
Les résultats de Zurich et de RSA compliquent leur rapprochement

Zurich Insurance, le plus important assureur helvétique, a déçu ses investisseurs lors de l’annonce de ses résultats trimestriels. La société d’assurance a en effet présenté un bénéfice qui a dégringolé de 43% dans sa filiale General Insurance alors que les revenus nets du groupe se sont établis à 840 millions de dollars pour le deuxième trimestre contre 848 millions de dollars l’année dernière à la même période. «La profitabilité de notre activité d’assurance générale a été affectée par d’importantes pertes, particulièrement au sein de notre structure et au Royaume-Uni», précise Martin Senn, directeur général de l’assureur, dans un communiqué.
Cette contre-performance tombe au plus mauvais moment pour la société suisse alors qu’elle a évoqué son intérêt, le 28 juillet dernier, pour la reprise du britannique RSA Insurance. D’autant que sa cible, qui est actuellement valorisée un peu plus de 4,4 milliards de livres (6,2 milliards d’euros), a publié de bons résultats. Avec un plan de réduction des coûts qui a fait chuter ses frais de 10% au premier semestre, le britannique a présenté un profit opérationnel de 259 millions de livres (84%) et semble avoir tourné la page de son scandale comptable irlandais. Ce qui fait de RSA une des dernières valeurs intéressantes de l’assurance européenne dans un marché déjà bien consolidé sous l’impulsion de Solvabilité 2 et des taux bas. D’où l’appétit de Zurich qui en profiterait pour s’ouvrir les portes des marchés britannique, scandinave et latino-américain.
Si elle devait avoir lieu, l’opération serait réglée en cash selon des sources proches de Zurich. La société dispose de 3 milliards de dollars de réserves auxquels elle pourrait ajouter 4 milliards qu’elle devrait lever rapidement selon Bloomberg. Le suisse valoriserait RSA à 525 livres par action alors que selon des sources proches de l’intéressé, celui-ci souhaiterait 600 livres.
Zurich semble s’être mis comme préalable à toute acquisition d’obtenir un retour sur investissement, dettes exclues, d’au moins 10%, sinon il versera son excédent au profit des actionnaires, un moyen de faire pression sur RSA. Le suisse devra faire vite, car selon le droit britannique, la société a désormais jusqu’au 25 août pour présenter une offre ferme.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »