
Les réassureurs sont mis au défi de la différenciation et de l’innovation
Les réassureurs doivent innover et se différencier pour continuer à faire vivre leur modèle. Cette problématique est au cœur des traditionnels Rendez-vous de septembre qui réunissent depuis samedi à Monte-Carlo réassureurs, courtiers et consultants. Dans une étude (« Reinsurance 2020 : taking control of your destiny ») publiée hier, PwC estime que 40% du marché de la réassurance mondiale (en termes de capacité) sont vulnérables à un défaut de différenciation. Cela peut signifier un manque d’expertise ou l’absence d’une capacité d’analyse approfondie de données, souligne le cabinet de conseil. «Avec des prix bas, les clients peuvent se permettre de graviter parmi un panel de réassureurs mieux notés et souvent de plus grande taille, laissant certains de leur confrères de plus petite taille et moins bien notés en marge», et qui de ce fait peuvent se retrouver exposés à un mouvement de consolidation, explique PwC.
Cette nécessité s’inscrit dans un contexte qui se fait plus difficile. Marqué pêle-mêle par une évolution de la demande, avec une rétention plus forte de la part des compagnies cédantes et un afflux de capitaux alternatifs (obligations catastrophe, titrisation de risques assurantiels), le secteur connaît une pression sur les prix de la réassurance. Standard & Poor’s chiffre cette baisse de 5% à 10% pour 2015. «Certains de nos concurrents font la course au volume. Ils attachent une forte importance aux parts de marché et veulent les protéger. Nous ne suivons pas cette forme de concurrence de marché irrationnelle», a souligné hier Torsten Jeworrek, membre du directoire de Munich Re, lors d’un point presse.
Pour se démarquer du lot, le réassureur met plutôt en avant sa volonté d’innovation et de développement de nouveaux produits «sur-mesure», ainsi que sa détermination à renoncer à des affaires dès lors qu’elles ne correspondent plus à sa grille d'évaluation technique. Le groupe entend ainsi également et satisfaire une demande portant sur de nouveaux risques (cyber, énergies renouvelables, biotechnologie, chaîne logistique, risque de réputation...). Même tonalité chez Scor où la direction insiste sur la capacité du groupe à exploiter de nouvelles opportunités malgré les vents contraires. «La qualité du réseau est un facteur important de différenciation», a déclaré Denis Kessler, PDG de Scor. Le groupe, qui dessert 140 pays, a également investi dans une plate-forme lui permettant d’analyser les expositions aux catastrophes naturelles en temps réel.
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Lyon - Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau est celui qui «a pris la décision» de réaliser une sextape pour museler son principal rival, a déclaré mardi son ancien directeur de cabinet, livrant un témoignage accablant au deuxième jour du procès de l'édile. Pierre Gauttieri, 57 ans, a passé dix ans au côté de Gaël Perdriau, dont il était le plus proche et le plus fidèle des collaborateurs. Depuis lundi, il lui tourne le dos dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Lyon, où ils sont jugés pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics avec d’autres acteurs de ce dossier scabreux. Le maire, exclu des Républicains et qui encourt dix ans de prison ainsi qu’une peine d’inéligibilité, nie avoir commandité une vidéo compromettante pour «tenir» son premier adjoint Gilles Artigues et avoir exercé un quelconque chantage sur lui. A la barre, son ancien directeur de cabinet fragilise cette position. Dès son élection au printemps 2014, «Monsieur le maire m’a demandé une solution pour tenir en respect Gilles Artigues, parce que nous avions (...) un doute sur sa capacité à ne pas comploter», raconte Pierre Gauttieri, qui garde un léger accent de sa petite enfance passée en Italie. Alors quand, peu après, l’adjoint à l'Éducation, animé par ses propres motivations, suggère de piéger Gilles Artigues sur le plan des mœurs, «j’en parle au maire pour savoir s’il souhaite que j’aille plus loin», poursuit son ancien bras droit. «Il me dit de voir ce qu’il en est au juste». «Je m’en occupe» Après plusieurs échanges avec l’ambitieux adjoint à l'Éducation Samy Kéfi-Jérôme et son compagnon Gilles Rossary-Lenglet, qui admet avoir conçu cette opération de «barbouzage», Pierre Gauttieri assure «reboucler» avec le maire. Il lui expose le plan: filmer Gilles Artigues à son insu avec un prostitué. En échange, le couple veut que la mairie soutienne Samy Kéfi-Jérôme aux législatives de 2017 et 40.000 euros. «Monsieur le maire a pris la décision d’y aller» et sur le volet financier «il m’a dit: je m’en occupe», assène l’ancien directeur de cabinet. La machine se met en marche et, début janvier 2015, Gilles Artigues est piégé dans une chambre d’hôtel parisien avec un escort-boy. En parallèle, deux associations touchent 20.000 chacune de subventions attribuées sur la réserve du maire. Les fonds sont reversés ensuite à Gilles Rossary-Lenglet. Quand le scandale éclate, en août 2022, parce que ce dernier a tout balancé à Mediapart, Pierre Gauttieri se montre d’abord très loyal et couvre son employeur. Il accepte même d'être congédié sans faire de vague. «Je dois assumer le rôle de fusible». En échange, il obtient une indemnité de départ et n’est pas licencié pour faute grave, ce qui lui permet de garder des allocations chômage. «En confiance» Quelques jours en détention en 2023 l’ont fait évoluer, dit-il et en décembre 2023, il change de pied. L’instruction a aussi fait émerger des enregistrements attestant de son implication, parfois brutale, dans le piège. Lors d’un échange avec Gilles Artigues en 2018, que celui-ci a enregistré en catimini, Pierre Gauttieri lance: «j’ai une vidéo de vous le cul en l’air» et menace d’envoyer une copie aux «parents des élèves qui sont dans la même classe» que ses enfants. L’enquête a aussi fait émerger son implication dans un autre complot, visant l’ancien maire de Saint-Etienne Michel Thiollière, que Gaël Perdriau soupçonne aussi de manigances. Il s’agit de le filmer avec une prostituée mineure. Cette fois, le plan ne se concrétise pas. Aujourd’hui, en instance de divorce et malade, Pierre Gauttieri reconnaît que ses actes sont «inexcusables». «J’ai honte», dit-il, mais «j’entends rester debout et essayer de retrouver un petit peu de dignité». Interrogé sur la défense du maire qui l’accuse de mentir et d’avoir agi dans son dos, Pierre Gauttieri se dit «attristé». «Ca me fait mal parce que je me suis battu des années à ses côtés en confiance», ajoute-t-il la voix tremblante: «même la machine de guerre a ses points faibles...» Charlotte PLANTIVE © Agence France-Presse -
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