Les réassureurs prennent des mesures défensives sur un marché difficile

Sur fond de baisse des tarifs et de pressions concurrentielles, les acteurs se rapprochent et multiplient les traités proportionnels
Antoine Duroyon

Pour les réassureurs, la meilleure attaque reste encore une solide défense. Face à un environnement de marché toujours difficile, marqué par un déclin persistant des tarifs - quoique plus limité qu’attendu -, une stagnation de la demande des compagnies cédantes et des pressions concurrentielles élevées, les acteurs du marché ont pris des mesures défensives au cours des douze derniers mois, souligne Standard & Poor’s dans une note diffusée mardi.

Cette réaction s’est notamment traduite par une vague de consolidation. Le dernier exemple en date vient du rachat du britannique Amlin par le japonais Mitsui Sumitomo. Une concentration du marché qui relève les barrières à l’entrée alors que l’afflux de capitaux alternatifs a tendance à les abaisser, en particuliers sur le risque catastrophe aux Etats-Unis. Ce mouvement «va se poursuivre dans la mesure où les opérations concernées répondent à des pressions de marché», estime Lotfi Elbarhdadi, directeur senior chez S&P.

Un autre positionnement défensif suivi par les réassureurs consiste à augmenter la part des traités proportionnels, dont les lignes sont moins gourmandes en capital, au détriment des traités dits «excédent de sinistre». «Les réassureurs utilisent eux aussi les tarifs bas pour mieux se couvrir» en recourant davantage à la rétrocession (réassurance auprès d’autres réassureurs), ajoute Lotfi Elbarhdadi. Certains réassureurs font également le choix de se tourner vers la réassurance collatéralisée ou d’autres solutions alternatives (cat bonds, side cars, fonds ILS).

Ces mesures sont combinées à des reprises de provisions, dont S&P estime l’impact moyen sur les ratios combinés à 8 points de pourcentage. Une politique de gestion prudente en la matière devrait continuer à produire des bénéfices sur les deux à trois prochaines années, dans des proportions toutefois moindres que ce qui a été observé récemment.

Si une détérioration de la rentabilité paraît inévitable, avec un ratio combiné autour de 95-100% cette année et de 97-102% l’année prochaine, la solvabilité des réassureurs devrait rester solide. Comme en 2014, les acteurs vont optimiser leurs portefeuilles et continuer à alléger les lignes les plus fragiles d’un point de vue tarifaire. Dans une étude diffusée la semaine dernière, Fitch voit les grands réassureurs «tier 1», diversifiés et solidement implantés, comme les grands vainqueurs du secteur.

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