
Les jours du Crédit Foncier sont comptés

Fin de partie pour le Crédit Foncier chez BPCE. Le spécialiste du crédit immobilier, racheté par les Caisses d’Epargne en 1999, n’avait plus vraiment de modèle économique viable depuis la crise financière. Son actionnaire a décidé d’en tirer les conséquences. Il devrait décider dans les prochains jours de mettre fin aux activités de l’établissement dans son périmètre actuel.
Les réflexions courent depuis au moins un an. Le groupe a élaboré cinq scénarios, que Laurent Mignon, successeur de François Pérol à la présidence de BPCE, a présentés lundi à l’intersyndicale du Crédit Foncier. Certains d’entre eux comme le statu quo ou la transformation en banque généraliste, sont irréalistes. D’autres, comme une cession en partie ou en totalité, ou une mise en gestion extinctive du jour au lendemain, butent sur l’absence d’acquéreurs et sur les questions sociales.
114 milliards d’euros d’encours
L’option la plus probable consisterait donc à éclater les activités du Crédit Foncier au sein de BPCE, chaque Caisse d’Epargne et Banque Populaire reprenant une partie des équipes. Le stock d’encours, de 114 milliards d’euros fin 2017, serait géré en run-off dans une structure dédiée.
BPCE confirme les réflexions. « L’expertise et le savoir-faire ne sont pas en cause, mais le modèle économique du Crédit Foncier n’est plus adapté au marché actuel », indique-t-on chez BPCE en réponse aux questions de L’Agefi. « Aucune décision n’est prise à ce stade en ce qui concerne l’avenir du Crédit Foncier », ajoute le groupe, qui « veillera à assurer la pérennité de l’expertise historique et à mener un processus social responsable ».
Fondé en 1852 et acteur historique de l’accession au logement, le Crédit Foncier employait encore à fin mars 2.233 collaborateurs en CDI et CDD malgré plusieurs cures d’amaigrissement ces dernières années. Il n’a dégagé que 33 millions de résultat net l’an dernier, pour 3,9 milliards de fonds propres réglementaires.
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