Les critiques pleuvent sur le secteur financier australien

Le rapport d’enquête de la Commission royale s'étonne de la passivité des régulateurs face aux mauvaises pratiques des banques et des assureurs.
La rédaction
La banque Commonwealth Bank, à Sydney, en Australie
La banque Commonwealth Bank, à Sydney, en Australie  -  CommonwealthBank

Les premiers résultats de l’enquête approfondie sur le secteur financier australien lancée en février sont lourds de critiques. En plus de mettre à l’index les pratiques des grandes banques du pays, National Australia Bank (NAB) et la Commonwealth Bank, ou l’assureur AMP, la Commission royale d’enquête met également en cause les régulateurs financiers.

Selon les rapporteurs de l’enquête, l’Australian Prudential Regulation Authority a fait preuve de réticente à entamer des procédures judiciaires contre les banques fautives. L’enquête soulève également des questions sur la compétence de l’Australian Securities & Investment Commission (Asic) en tant que régulateur efficace. L’ASIC n’a entamé aucune procédure civile contre les banques pour des frais de service injustifiés, s'étonnent les conclusions du rapport d’enquête, long de 253 pages. « Elle ne s’est pas encore penchée sur la question des profits gagnés par les banques et AMP sans fournir de service, et ne les a pas obligé à prendre des mesures correctives à l'égard des clients », regrette aussi la Commission royale d’enquête. Les deux régulateurs n’ont pas réagi aux conclusions du rapport.

Commonwealth Bank n’a pas fait de commentaire. En revanche, NAB a répondu samedi, affirmant qu’elle n'était pas d’accord avec certaines des conclusions de l’enquête et qu’elle répondrait aux observations de la Commission royale d’ici le 31 août, conformément au cadre de l’enquête. La banque n’a pas fourni de détails sur les conclusions avec lesquelles elle n’est pas d’accord. « Dans son ensemble, le rapport révèle un mépris de la part du groupe NAB pour les bénéficiaires des caisses de retraite concernées, pour les organismes de réglementation et pour la loi », fustige par exemple les enquêteurs de la Commission royale.

La semaine dernière, Philip Lowe, le gouverneur de la banque centrale australienne, s’était dit « incroyablement déçu et, dans de nombreux de cas, consterné par les conclusions de la Commission royale », dont les premiers éléments avaient déjà été communiqués, estimant que cela avait rompu la confiance entre le secteur financier et les Australiens.

Une fois ce travail d’enquête achevé, la Commission royale doit présenter un rapport initial au gouvernement d’ici la fin septembre. Charge au gouvernement de prendre par la suite les mesures nécessaires pour rétablir l’intégrité du secteur et restaurer la confiance des clients.

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