Les conditions de crédit se durcissent drastiquement en zone euro

Dans son étude trimestrielle sur le crédit, la Banque centrale européenne constate plusieurs baisses historiques aussi bien sur l’offre que la demande.
Franck Joselin
La Banque centrale européenne (BCE) à Francfort
La Banque centrale européenne (BCE) à Francfort  -  © European Union

Le robinet à liquidités se referme. La dernière enquête publiée le 31 janvier sur les prêts bancaires menée par la Banque centrale européenne (BCE) auprès de 151 banques de la zone euro montre que les conditions de crédit aux entreprises se sont « considérablement durcies » au quatrième trimestre 2022. Le pourcentage net des banques ayant resserré leurs conditions d’octroi de lignes de crédit accordées aux entreprises se monte à 26%, soit une augmentation de 7 points par rapport au trimestre précédent. « Si l’on considère l’évolution d’un point de vue historique, le resserrement net des normes de crédit a été le plus important enregistré depuis la crise de la dette souveraine de la zone euro en 2011 », note la BCE dans un communiqué.

Concernant les prêts accordés aux ménages pour l’achat d’un logement ou pour des crédits à la consommation, le pourcentage des banques ayant durci leurs conditions se monte à 21% et 17% respectivement. Ces chiffres s’inscrivent dans la lignée de la tendance observée le trimestre précédent. L’étude de même nature publiée le 25 octobre dernier par la BCE constatait que 32% des banques avaient durci les conditions d’octroi de crédit à l’habitat et 21% à la consommation au troisième trimestre 2022.

Demande en baisse

Du côté de la demande, la tendance n’est pas meilleure. La banque centrale constate une forte baisse de la demande de prêts ou de lignes de crédit de la part des entreprises au quatrième trimestre de 2022, signalée par 11% des banques. Sur les particuliers, la baisse est encore plus nette. Près de 75% des banques ont ainsi constaté une baisse des demandes de prêts au logement, contre 42% le trimestre précédent. Cela fait de cette baisse « la plus forte jamais enregistrée », souligne la BCE. Les demandes de crédit à la consommation ont également chuté, bien que dans une moindre mesure, pour 29% des banques. La BCE attribue ces différentes baisses de la demande à la hausse des taux d’intérêt et, pour les particuliers, à une baisse de la confiance et une détérioration des perspectives du marché du logement.

Dans les prochains mois, les banques de la zone euro s’attendent à un resserrement continu des conditions d’octroi, aussi bien sur les prêts aux entreprises que sur ceux destinés aux particuliers, accompagné d’une baisse de la demande de la part de tous les agents économiques. Le pire est à venir.

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