Les banques américaines ont retrouvé leur dynamique d’avant la crise

Pour la première fois depuis la fin 2009, le rythme annualisé des profits ne s’est pas appuyé au troisième trimestre sur une baisse des provisions pour risque.
Julien Beauvieux

Le retour de la croissance outre-Atlantique commence à se matérialiser dans les comptes des banques américaines. Selon l’étude menée tous les trimestres par la FDIC, la structure qui se charge notamment de garantir les dépôts bancaires outre-Atlantique, les établissements américains ont enregistré une hausse de 7,3% sur un an de leurs profits au troisième trimestre, à 38,7 milliards de dollars.

Fait notable, contrairement à ce qui s’observait depuis le rebond des profits entamé fin 2009 et jusqu’au premier semestre 2014, cette performance n’a pas été soutenue par un reflux des provisions pour risque de crédit.

«La croissance des bénéfices au troisième trimestre s’est appuyée sur la croissance des revenus», s’est félicité Martin Gruenberg, le président de la FDIC. Le produit net bancaire global a ainsi progressé de 4,8% sur un an, à 171 milliards de dollars, sa plus forte hausse depuis le quatrième trimestre 2009. Encore en baisse de 25% au premier semestre, les provisions pour risque de prêts ont de leur côté atteint 7,2 milliards de dollars, soit une hausse de 24% sur un an.

Après avoir atteint 249,7 milliards de dollars en 2009, les provisions avaient depuis continûment reflué pour revenir à 32,5 milliards en 2013. Le secteur bancaire avait alors vu ses profits progresser parallèlement à ce mouvement pour atteindre154 milliards de dollars l’an dernier, contre une perte de 9,9 milliards en 2009.

«L’économie s’étant améliorée et le volume de prêts repartant à la hausse, il est prudent de la part des banques d’augmenter leurs provisions», a estimé James Chessen, le chef économiste de l’Association des banquiers américains. Le retour de la confiance a ainsi permis aux encours de prêts de gonfler de 51 milliards de dollars au troisième trimestre, soit une hausse de 4,6% sur an qui contraste avec la baisse de 1,8% des prêts aux entreprises non financières enregistré en septembre dans la zone euro.

Autre point notable de l’étude de la FDIC, les «community banks», ces petits établissements locaux dont le bilan est inférieur à 1 milliard de dollars, se sont révélées particulièrement dynamique. «Les community banks ont enregistré une croissance de prêts et une marge nette d’intérêts supérieur au reste de l’industrie», a ainsi noté Martin Gruenberg. Ces établissements ont notamment continué à originer des prêts hypothécaires, alors que les grandes banques les réduisent.

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