
Le retour du dividende CASA offre un soutien bienvenu aux caisses régionales
A l’image du Crédit Agricole d’Ile-de-France (Cadif), qui a enregistré une progression de 7,9% de son résultat net en 2014, la reprise du versement de dividendes par Crédit Agricole SA a offert un bol d’air bienvenu à ses actionnaires régionaux l’an dernier. Malgré un environnement morose, qui se traduit notamment par des encours de crédit peu dynamiques, voire en contraction, la grande majorité des caisses régionales ont en effet publié des résultats nets part du groupe en hausse l’an dernier.
Premiers actionnaires de CASA à hauteur de 56,4% du capital au travers de la SAS La Boétie, les caisses régionales ont reçu en mai dernier une manne d’environ 500 millions d’euros. Additionnés aux coupons déboursés par CASA en échange de la garantie Switch, destinée à améliorer la solvabilité du véhicule coté, ces dividendes ont ainsi gonflé le résultat 2014 du Cadif de 29,6 millions d’euros.
«Les revenus des placements des fonds propres sont soutenus par la reprise du versement de dividende par CASA», témoigne également le Crédit Agricole Nord de France. La caisse a ainsi vu son bénéfice grimper de 43% malgré le net repli de son produit net bancaire (PNB), il est vrai accentué par l’impact négatif de 11,5 millions d’euros de la mise en juste valeur d’instruments de dette et de dérivés.
Alors que CASA va dévoiler mercredi avant Bourse ses résultats annuels, les signaux envoyés par les caisses concernant leur activité sont en effet moroses. La caisse de Brie et Picardie, qui a enregistré le PNB le plus important derrière Cadif l’an dernier, souligne ainsi que son PNB Clientèle a baissé de 3,9% l’an dernier. «Sur le seul quatrième trimestre, le PNB [global] (…) affiche un recul de 7,9% sur un an, dans un contexte de taux bas et de compression des marges», ajoute la caisse. Le CA Atlantique Vendée, dont le PNB a plongé de 9,6%, souligne également l’impact négatif des «réaménagements de crédits».
Pressurées au niveau de leurs revenus, les caisses ont dans l’ensemble maîtrisé leurs charges de fonctionnement, notamment grâce à «l’économie des charges informatiques issue de la migration sur le site d’information unique du groupe», relève le CA Haute-Loire. «Le coût du risque a diminué de 23,6% sur l’ensemble de l’année», note également Thibault Reverse, le directeur financier du CA Toulouse 31, qui souligne l’effet bénéfique de l’assouplissement monétaire de la BCE.
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