Le paiement digital bouscule le secteur financier

Capgemini publie son rapport sur les paiements, bouleversés par la pandémie, l’essor du e-commerce ainsi que le recours aux «wallets».
Pauline Armandet
digital numérique néo fintech startup
toutes les banques ont misé que le numérique  -  Crédit Fotolia.

Le paiement est rentré dans une nouvelle ère, celle de l’expérience et du digital», explique Elias Ghanem, en charge de l’intelligence de marché pour le secteur financier chez Capgemini et responsable du World Payments Report 2021, qui sort aujourd’hui. Selon le rapport, les paiements instantanés et les paiements en monnaie électronique représenteront plus de 25% des transactions non-cash dans le monde d’ici 2025, contre 14,5% en 2020. «S’il y a bien un secteur où il y a un effet Covid, c’est le paiement. La pandémie nous a fait rentrer dans le paiement 4.X, de plus en plus invisible mais aussi inclusif avec l’expérience client», ajoute ce dernier.

D’ici 2025, l’Asie-Pacifique devrait représenter plus de la moitié des transactions non-cash dans le monde, en passant d’un volume de 785 milliards de transactions à 1.842 milliards. En Europe, les paiements mobiles et l’e-commerce transfrontalier devraient doubler, pour atteindre plus de 400 milliards de transactions en 2025. «L’Europe ne pourra pas, de sitôt, rattraper le volume des transactions de paiement non-cash avec l’Asie. Cependant, l’European Payments Initiative (EPI) qui vise à créer une plateforme de paiement digital multifonctionnelle pourrait être le début d’un repositionnement de l’Europe, en tant que leader du paiement. C’est un vecteur d’espoir», pense Elias Ghanem.

Profitabilité en baisse pour les acteurs traditionnels

Près de 45% des consommateurs utilisent de portefeuilles mobiles pour effectuer des paiements, contre 23% en 2020. De même, le e-commerce a pris une importance colossale au cours des dernières années, avec l’essor du buy-now-pay-later : 60% des consommateurs ont l’intention d’avoir recours au paiement fractionné dans les deux prochaines années, contre 20% il y a deux ans. Aujourd’hui, les sociétés comme Stripe, PayPal ou encore Adyen «prennent des parts de marché importantes dans ce domaine, mettant en concurrence les banques. Elles sont déjà dans le paiement 4.X : rapide, simple, inclusif. Les acteurs traditionnels ont du mal à accompagner ce changement et du coup leur rentabilité risque d’en souffrir », considère l’expert.

Face à ces bouleversements, le secteur financier traditionnel est déjà mis à mal. Capgemini a interrogé 210 responsables des paiements : ils sont 7 sur 10 à dire que « le business du paiement est en train de perdre sa profitabilité par rapport à d’autres métiers de la banque ». De même, 31% considèrent que le paiement devient de moins en moins rentable pour eux, et 14% qu’il ne l’est plus.

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