L’avenir de Novo Banco serait entre les mains du chinois Anbang

L’assureur chinois est entré en négociations exclusives avec la Banque du Portugal et proposerait une offre de plus de 4 milliards d’euros.
Donatien Censier-Marty

Sauvée de la faillite durant l’été 2014 par l’Etat portugais à hauteur de 4,9 milliards d’euros, la première banque du pays Espirito Banco a depuis été démantelée. Novo Banco est aujourd’hui la nouvelle entité qui regroupe les actifs sains de l’ex-prêteur et c’est cet établissement que le gouvernement de Lisbonne cherche à céder au meilleur prix. Après un appel d’offres qui s’est achevé le vendredi 7 août, trois sociétés sont en lice pour ce rachat: les chinois Fosun et Anbang et le fonds américain Apollo.

Cependant, les conditions de cette mise en vente sont un peu particulières. Novo Banco, qui est désormais la troisième banque du Portugal, sera très probablement cédée en dessous du coût du sauvetage d’Espirito Banco selon les estimations, les montants des négociations n’ayant pas été communiqués. Dans ce cas, le manque à gagner devra être supporté par l’ensemble du secteur bancaire portugais. Une situation qui donne une prime aux capacités financières au détriment de visions stratégiques pour ce rachat. Dans cette optique, ce sont les deux sociétés chinoises qui ont l’avantage, y compris après la revalorisation de l’offre d’Apollo selon les médias locaux.

Et c’est plus particulièrement Anbang qui semble tirer son épingle du jeu. Depuis le jeudi 20 août, le huitième assureur chinois a entamé des négociations exclusives avec la Banque centrale portugaise, chargée de la cession, et proposerait une offre supérieure à 4 milliards de dollars. Une opération qui, si elle se concrétise, confirmerait l’intérêt de la Chine pour les actifs portugais, notamment dans la banque et l’assurance.

Fosun avait ainsi obtenu, en janvier 2014, 80% de la branche assurances de Caixa Geral de Depositos pour 1 milliard d’euros, pour ensuite enchaîner avec le rachat de Saúde, l’assurance maladie de Banco Espírito Santo. Des acquisitions qui donnent au conglomérat chinois plus du tiers du marché assurantiel portugais. Dans la banque, c’est Haitong qui acquiert fin 2014 la banque d’investissement de Banco Espirito pour 379 millions d’euros.

Et ce mouvement ne semble pas près de s’arrêter alors que selon le journal d’affaires Jornal de Negócios deux groupes chinois seraient intéressés dans l’achat de la part de 60,53% de l’Etat portugais dans la banque Banif.

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