
L’augmentation de capital d’ANZ ne convainc pas les investisseurs
L’Australia and New Zealand Banking Group (ANZ), quatrième plus gros prêteur d’Australie par les actifs, ne passe pas un très bon été. Le cours de l’action de la banque a chuté de 7,5% vendredi, soit la plus importante baisse qu’il ait connue depuis novembre 2008 selon Bloomberg. Le groupe doit en premier lieu faire face à des résultats en-dessous des attentes.
Sur les neufs derniers mois (au 30 juin), sa trésorerie n’aura augmenté que de 4,3% pour atteindre 5,4 milliards de dollars australiens alors qu’au même moment, le poids des créances douteuses a augmenté de 13% pour s'élever à 877 millions de dollars australiens, et devrait arriver jusqu'à 1,2 milliard au bout de 12 mois selon des analystes de Morningstar.
A cela s’ajoute l’annonce d’une augmentation de capital de 3 milliards de dollars australiens (2,2 milliards de dollars américain). L’opération se décompose en deux tranches: 2,5 milliards de dollars, déjà souscrits, à destination d’investisseurs institutionnels et 500 millions réservés aux actionnaires de l’entreprise avec une décote de 5% par rapport au cours actuel. L’émission de ces nouvelles actions va diluer le capital existant d’environ 4,5%. Et bien que cette opération ait été «décidée rapidement», selon les termes même du directeur général de la banque, Michael Smith, pour rassurer le marché, l’objectif est loin d’être atteint.
Outre le timing, les investisseurs reprochent à cette augmentation de capital son importance, jugée trop faible. En effet, ces nouveaux capitaux doivent permettre à l’établissement de respecter les nouvelles exigences en termes de capital instaurées dans le pays par l’APRA (Australian Prudential Regulation Authority). Le régulateur bancaire national souhaite faire respecter les vœux du gouvernement de posséder un des systèmes bancaires les plus sûrs du monde. Ces mesures devraient amener les «quatre piliers», qui sont les quatre plus grandes banques du pays, à augmenter en moyenne de 200 points de base (pb) leur ratio de capital.
Or, il se trouve que l’ANZ est le «pilier» le moins capitalisé et l’augmentation de capital décidée ne devrait faire augmenter son ratio que de 78 pb, les analystes tablant sur un besoin réel de capital de 9 à 10 milliards, ce qui laisse envisager d’autres opérations.
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