
La supervision bancaire de JPMorgan est de nouveau pointée du doigt

L’enquête interne menée par l’Inspecteur général de la Réserve fédérale à la suite du scandale de la «Baleine de Londres» chez JPMorgan a révélé de nouvelles failles dans la régulation des banques américaines. Deux mois et demi après avoir publié un premier compte-rendu de quatre pages, qui pointait des lacunes dans la mise en œuvre des contrôles du département Chief Investment Office (CIO) de JPMorgan, le rapport complet souligne le manque de coopération des différents régulateurs.
«Certains membres de la Réserve fédérale de New York ont jugé que les équipes de l’OCC (Office of the Comptroller of the Currency, ndlr) défendaient la chasse gardée de l’OCC en tant que premier régulateur fédéral des banques nationales», souligne le rapport, dont certains passages ont été tenus confidentiels. «De nombreux interviewés ont notamment décrit des scènes d’éviction des régulateurs de la Fed lors de missions d’examen de l’OCC», ajoute l’Inspecteur général, alors même que la loi Gramm-Leach-Bliley impose une coopération maximum. Ces luttes d’influence ont nui aux «échanges [qui] auraient aidé à élargir la couverture de la supervision des deux portefeuilles du CIO», conclut le rapport.
Ces révélations interviennent dans un contexte difficile pour la supervision bancaire américaine, et notamment la Fed. La banque centrale avait annoncé fin novembre le lancement d’un double audit pour s’assurer que ses contrôles sont «constants, sûrs et appuyés sur toutes les informations pertinentes». Son antenne new-yorkaise avait été accusée de complaisance envers Goldman Sachs à la suite de la diffusion d’enregistrements secrets réalisés par une ancienne employée de la banque centrale.
Dans le cas du scandale de la «Baleine de Londres», qui a coûté 6,2 milliards de dollars en 2012 à JPMorgan, l’Inspecteur général déplore ainsi que les équipes de supervision «semblaient présenter une forme de dépendance à l’égard de certaines personnes-clés» de la banque d’investissement.
Le rapport s'étonne que l’identification de risques liés à ses activités de trading entre 2008 et 2010 n’ait donné lieu à aucune action. «La Fed de New York a dévié de la procédure de collaboration et de coopération (…) en n’entamant pas de discussions avec l’OCC au sujet des contrôles planifiés du CIO».
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