
La Société Générale destine sa BFI à un régime sévère
La Société Générale suit les traces de BNP Paribas et enclenche à son tour une restructuration de sa banque de financement et d’investissement (BFI). La banque de La Défense a divulgué jeudi, dans la foulée de la publication de ses résultats annuels, un nouveau plan d’économies de 500 millions d’euros dans sa BFI, qui s’ajoute aux baisses de coûts de 1,1 milliard d’euros prévues pour l’ensemble du groupe d’ici à 2020. Cette diète découle des résultats décevants de la branche, victime de la débâcle des marchés de capitaux, avec un bénéfice net en chute de 52,1% au quatrième trimestre et en baisse de 24,9% sur 2018. Les activités de marché en particulier, dont les revenus ont fléchi de 21% au quatrième trimestre et de 8% en 2018, sont dans le viseur de la direction.
«Nous allons opérer un recentrage de nos activités de marché et éliminer les activités les moins rentables», a expliqué William Kadouch-Chassaing, directeur financier de la Société Générale, lors d’une conférence de presse. «Cela se traduira par une réduction de nos encours pondérés alloués aux activités de marché de près 8 milliards d’euros d’ici 2020», a-t-il ajouté. Les activités de fixed income (taux, changes, crédit, matières premières), dont les revenus ont chuté de 29% au quatrième trimestre, seront les plus touchées par ces coupes.
Interrogée sur les suppressions de postes éventuelles, la banque n’a pas souhaité commenter. Elle a déjà clôturé ses activités de trading pour compte propre en Asie fin 2018 et envisagerait la fermeture totale de sa filiale Descartes Trading dédiée à cette activité, selon Bloomberg. Elle a aussi annoncé, jeudi, le remplacement de Frank Drouet par Jean-François Grégoire à la tête des activités de marché de la banque.
Il aura pour mission de muscler les revenus tirés du trading des dérivés actions et des produits structurés, domaines d’expertise de la Société Générale. Celle-ci veut aussi miser sur le transaction banking – la gestion des activités transactionnelles de grands acteurs économiques –, dont les revenus sont en hausse de 15% en 2018, ou encore sur les activités de financement et de conseil, dont le produit net bancaire a bondi de 19% au quatrième trimestre et de 7% en 2018. «Nous apportons la réponse à la question de la rentabilité structurelle. Je suis confiant qu’avec ces mesures, si nous atteignons nos objectifs, nous retrouverons un cours de Bourse plus en ligne avec la valeur intrinsèque du groupe», a assuré son directeur général, Frédéric Oudéa.
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