La Société Générale ambitionne de doubler sa croissance en Allemagne

La banque française mise sur un développement organique en allouant davantage de capitaux et de moyens humains, afin de cibler notamment les PME.
Julien Beauvieux, à Francfort

L’attrait de l’Allemagne auprès des banques françaises se confirme. Un mois après l’annonce de l’acquisition du courtier en ligne DAB Bank par BNP Paribas, la Société Générale a détaillé la semaine dernière ses objectifs pour la période 2014-2016, qui prévoient un taux de croissance annuel compris entre 5% et 10% doublé par rapport au rythme de 2% à 4% enregistré outre-Rhin en 2012 et 2013. La banque rouge et noire misera sur la croissance organique, même si des opérations de croissance externe ne sont pas exclues si des opportunités se présentent.

«La Société Générale n’est pas une banque universelle en Allemagne, où le groupe s’est depuis longtemps positionné comme un multi-spécialiste», souligne Séverin Cabannes, directeur général délégué de la banque de la Défense. Celle-ci a réalisé un produit net bancaire légèrement supérieur à 1 milliard d’euros dans le pays en 2014. «Sur tous nos segments d’activité, nous bénéficions d’une solide implantation et nous pensons que nous pouvons encore accroître nos parts de marché», précise-t-il.

L’un des principaux axes de développement concernera les services financiers spécialisés (SFS) aux entreprises, notamment les activités de leasing de biens d’équipements (Gefa) et de flotte automobiles (ALD). «Nous allons allouer davantage de capital et de liquidité à ces opérations et accélérer les ventes croisées, étant donné la base de clientèle similaire de Gefa et ALD», a expliqué Gianluca Soma, le patron Europe de la division SFS et banque internationale.

Ces synergies concerneront aussi les produits d’assurance et les crédits à la consommation, commercialisés via des partenariats. La Société Générale fonde beaucoup d’espoirs sur le «Mittelstand», ces milliers de PME et ETI qui font la fierté de l’Allemagne. «Nous souhaitons accompagner nos clients dans leur développement international, ce qui est aussi un moyen de capturer une partie de la croissance des zones émergentes», a estimé Séverin Cabannes.

La banque française, qui emploie 3.100 personnes en Allemagne, recrutera quelque 200 collaborateurs dans les prochains mois, dont environ 40% renforceront la BFI. La division, qui vient d’arranger une émission originale d’obligations convertibles non dilutives pour le compte de Fresenius, espère notamment consolider ses bonnes performances sur le segment actions, où sa part de marché a augmenté de 0,7% à 3,3% en 2014.

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