La BNS appelle les banques suisses à ne pas baisser la garde

Malgré des niveaux de solvabilité confortables, l’institut souligne les risques liés aux expositions à l’immobilier et aux créances hypothécaires.
Antoine Duroyon

Les banques suisses ne doivent pas baisser la garde. C’est en substance le message que leur envoie la Banque nationale suisse (BNS) dans son rapport de stabilité financière paru jeudi. L’institut d'émission salue les efforts déjà engagés. Pour les principales banques domestiques (UBS, Credit Suisse), qui réprésentent 24% des actifs totaux du secteur helvétique, l’excédent de fonds propres par rapport aux exigences de Bâle 3 (8% des actifs pondérés du risque) dépasse les dix points de pourcentage.

Toutes ces banques commerciales axées sur le marché intérieur respectent par ailleurs le matelas contre-cyclique (CCB) en vigueur depuis la fin juin 2014 et quasiment toutes atteignent les objectifs supplémentaires définis par le régulateur Finma en fonction de cinq catégories de supervision. Ces coussins de sécurité, qui viennent s’ajouter aux normes de Bâle 3, seront effectifs à compter de la fin 2016. Par ailleurs, la BNS note que les fonds propres des banques ont augmenté plus vite en 2014 que leurs actifs pondérés du risque (RWA). Malgré la pression exercée par des marges de taux d’intérêt faibles, le ratio de levier (capital tier 1 rapporté au bilan) s’est stabilisé à un niveau historiquement élevé, à 6,8%.

Pour autant, l’institut d'émission prévient que les ratios de fonds propres réglementaires pourraient surestimer la capacité actuelle de résilience des banques, dans la mesure où ils ne prennent pas totalement en compte les risques liés à des expositions aux marchés de l’immobilier et des créances hypothécaires. Une crise de la dette en zone euro ou un choc de taux d’intérêt se traduiraient par un affaiblissement du secteur bancaire, même si la plupart des établissements devraient être en mesure d’absorber les pertes.

La BNS estime que les exigences de fonds propres pondérés en fonction des risques et celles concernant le ratio de levier devraient se compléter mutuellement. «Toutefois, tant que les mesures destinées à résoudre le problème des RWA (et de la validité des modèles internes des banques, ndlr) ne seront pas traitées, il conviendra de donner davantage de poids au leverage ratio pour évaluer la résilience des grandes banques», estime Jean-Pierre Danthine, vice-président de la BNS. Cette dernière appelle également les grandes banques à plus de transparence conernant leurs RWA.

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