
La bataille post-Brexit se jouera sur les services financiers

Les relations commerciales entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sont désormais clarifiées. Les 1.200 pages de l’accord de commerce et de coopération signé la veille de Noël après d’intenses tractations encadrent la façon dont les entreprises européennes et britanniques pourront échanger entre elles à partir du 1er janvier. De nombreuses organisations industrielles se sont félicitées de la signature de ce texte, qui garantit une liberté des échanges dans de nombreux domaines.
En revanche, cet accord ne règle pas la question des services financiers, industrie qui représente pourtant à elle seule 8% du PIB britannique. La finance ne faisait pas partie des discussions.
A compter du 1er janvier, les établissements financiers basés au Royaume-Uni perdent leur passeport européen et n’auront plus d’accès automatique au marché unique de l’UE. Les relations seront régies par le système des équivalences, négociées au coup par coup, et non généralisées comme l’espérait Londres. L’accès aux marchés de l’UE ne sera accordé aux banques, aux assureurs et aux autres entreprises financières basées en Grande-Bretagne que si les réglementations britanniques sont jugées équivalentes par Bruxelles ou aussi strictes que les réglementations en vigueur dans l’Union, comme cette dernière le fait par exemple avec New York, Singapour ou Tokyo. Ces équivalences peuvent être révoquées avec un préavis de 30 jours.
Pour éviter les risques de turbulences, une équivalence transitoire de 18 mois a été accordée aux chambres de compensation. Mais de nombreux autres sujets devront être réglés dans les prochains mois. Un protocole d’accord sur la finance doit être négocié entre Londres et Bruxelles d’ici à mars 2021. Mais il ne sera pas contraignant comme l’accord commercial.
Les négociations s’annoncent tendues. La semaine dernière, Bruxelles a fait savoir qu’elle attend de voir le fonctionnement des services financiers au Royaume-Uni pour commencer à discuter de ce sujet. «Maintenant que nous avons quitté l’Union européenne, nous pouvons faire des choses un peu différemment (dans les services financiers)», a lancé ce week-end Rishi Sunak, le chancelier de l’échiquier, tout en promettant de coopérer avec l’Union européenne et après avoir proposé en novembre quelques alignements avec l’Union européenne.
En attendant ces équivalences, les entreprises britanniques qui veulent continuer de travailler avec l’Europe doivent transférer leurs activités et leurs équipes dans l’UE.
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