
JPMorgan pourrait suspendre son dividende en cas de scénario extrême

Après avoir déjà décidé de mettre en pause son programme de rachats d’actions, JPMorgan pourrait suspendre son dividende si jamais la crise actuelle devait s’aggraver, indique son PDG, Jamie Dimon, dans sa lettre annuelle aux actionnaires. Il s’agirait d’une décision historique : JPMorgan n’a jamais suspendu son dividende, même pendant et après la crise financière de 2008.
Le dirigeant fixe toutefois plusieurs conditions avant une telle décision : que le produit intérieur brut (PIB) chute de 35% au deuxième trimestre aux Etats-Unis et que le taux de chômage augmente pour atteindre 14% au quatrième trimestre 2020.
« Si le conseil d’administration suspendait le dividende, ce serait par extrême prudence et en raison de l’incertitude persistante sur ce que les prochaines années apporteront », explique Jamie Dimon qui assure que la banque dispose de fonds propres suffisants même pour surmonter ce scénario « le plus défavorable » décrit précédemment. Avec ces hypothèses extrêmes, JPMorgan disposerait de 170 milliards de dollars de common equity Tier 1 capital avec un ratio d’environ 9,5%.
En Europe, la plupart des banques ont annoncé une suspension de leurs dividendes, répondant notamment à la demande des autorités de régulation, la Banque centrale européenne pour les établissements de la zone euro et la Prudential and regulation authority pour les britanniques. Aux Etats-Unis, les grandes banques américaines ont suspendu de leur propre chef les rachats d’actions mais n’ont pas touché à leurs dividendes.
Baisse « sensible » des résultats en 2020
Jamie Dimon s’attend toutefois à ce que les résultats de JPMorgan accusent une baisse « sensible » en 2020. Les trois quarts des 5.000 agences de la banque restent ouvertes, indique le PDG, et la grande majorité des 16.850 distributeurs automatiques de la banque sont « bien approvisionnés et fonctionnent encore » pour fournir des liquidités aux clients.
JPMorgan accorde un délai de 90 jours pour le paiement des crédits hypothécaires et automobiles et a supprimé le paiement minimum requis sur ses cartes de crédit, entre autres mesures. Les clients de la banque ont utilisé plus de 50 milliards de dollars de lignes de crédit renouvelables et la banque a approuvé plus de 25 milliards de dollars de nouvelles extensions de crédit en mars.
Jamie Dimon a repris le travail la semaine dernière après avoir subi une opération cardiaque d’urgence en mars.
Plus d'articles du même thème
-
Arkéa et Bpifrance se lancent dans le financement de la défense
Cette nouvelle solution de financement court terme baptisée Avance Défense + aidera à financer et sécuriser la trésorerie des PME et ETI qui conçoivent et produisent des équipements de défense. -
La banque suédoise Noba veut rejoindre la Bourse de Stockholm
Le groupe opérant sous les marques Nordax Bank, Bank Norwegian et Svensk Hypotekspension veut se valoriser 3,2 milliards d’euros à l’occasion d’une introduction au Nasdaq Stockholm. -
Les regtechs aident les banques à se moderniser
La deuxième édition du Regtech Day a montré comment les start-up innovantes contribuent à insuffler du mouvement parmi les fonctions de contrôle interne et de conformité des grands établissements.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- L'investissement dans une réindustrialisation circulaire pourrait sécuriser les fonds propres des banques
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
Contenu de nos partenaires
-
Allemagne : le rebond militaire du spécialiste des lasers Trumpf
Après s'être toujours consacrée à des technologies civiles, cette entreprise familiale va développer des solutions anti-drones -
Le cercle des initiés
Gestion d’actifs : le mariage BPCE-Generali victimes des tontons flingueurs de la finance italienne
L’Agefi et l’Opinion passent au crible chaque semaine les entreprises ou les secteurs qui ont fait l’actualité -
Prédateurs
50 000 euros par loup : le grand méchant coût pour la collectivité
L'argent public engagé pour tenter de contenir l'expansion du loup est colossal. Une dépense qui manque sa cible, selon les éleveurs.