JPMorgan affiche une croissance flatteuse de son bénéfice

La banque a pu compenser la chute du trading obligataire par des éléments non opérationnels, comme la fiscalité et les frais juridiques
Antoine Landrot
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Alors que le marché anticipait des résultats ternes pour les banques d’investissement américaines, la première d’entre elles à publier ses comptes du deuxième trimestre, JPMorgan, a déjoué les pronostics. Mais l’établissement s’en sort au prix d’économies draconiennes et d’une fiscalité avantageuse et de frais juridiques moindres –ce qui rend la comparaison d’une année sur l’autre flatteuse.

JPMorgan affiche une augmentation de 5,2% de son bénéfice net, qui atteint près de 5,8 milliards de dollars (5,25 milliards d’euros). Il représente un bénéfice par action (BPA) de 1,54 dollar, alors que le consensus des analystes recueilli par Thomson Reuters anticipait un BPA de 1,44 dollars –soit un léger recul de deux cents par rapport à l’année précédente.

L’activité de JPMorgan est pourtant en baisse de 3,5% (23,8 milliards de dollars de revenus). Car les analystes ne s’étaient pas trompés en craignant une forte chute des activités de trading pour les grandes banques américaines. Les revenus que JPMorgan a tirés du trading obligataire ont en effet reculé de 21% au deuxième trimestre, tombant à 2,93 milliards de dollars. Cette tendance s’explique par le fait que la forte activité dont elle a bénéficié l’année dernière joue comparativement en sa défaveur cette année. En outre, les négociations laborieuses sur la dette grecque ont favorisé une certaine volatilité sur les marchés. L’autre raison du recul des revenus provient du financement hypothécaire: l’activité a reculé de 20%, à 584 millions de dollars.

Pour afficher un bénéfice en hausse, la banque américaine n’a pas hésité à tailler encore dans ses dépenses. Celles-ci (hors intérêts) ont reculé de 6%, à 14,5 milliards de dollars. Elle a notamment simplifié les processus au sein de son organisation. En outre, le fait que la plupart des litiges hérités de la crise financière ou des divers scandales de manipulation soit désormais réglé –au prix fort certes– lui a permis de réduire ses frais juridiques de 57%, à 291 millions de dollars. L’établissement a également bénéficié d’une diminution de 13% de sa charge fiscale (à 2,8 milliards), en raison d’une réduction surprise de cinq points de son taux d’imposition, à 25%.

Le rendement des fonds propres de la JPMorgan –un ratio qu’il est devenu prioritaire de redresser pour la plupart des banques après la crise financière et l’accroissement de la réglementation– est demeuré stable à 14%. L’objectif à long terme est d’afficher 15%.

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