
JPMorgan affiche une croissance flatteuse de son bénéfice

Alors que le marché anticipait des résultats ternes pour les banques d’investissement américaines, la première d’entre elles à publier ses comptes du deuxième trimestre, JPMorgan, a déjoué les pronostics. Mais l’établissement s’en sort au prix d’économies draconiennes et d’une fiscalité avantageuse et de frais juridiques moindres –ce qui rend la comparaison d’une année sur l’autre flatteuse.
JPMorgan affiche une augmentation de 5,2% de son bénéfice net, qui atteint près de 5,8 milliards de dollars (5,25 milliards d’euros). Il représente un bénéfice par action (BPA) de 1,54 dollar, alors que le consensus des analystes recueilli par Thomson Reuters anticipait un BPA de 1,44 dollars –soit un léger recul de deux cents par rapport à l’année précédente.
L’activité de JPMorgan est pourtant en baisse de 3,5% (23,8 milliards de dollars de revenus). Car les analystes ne s’étaient pas trompés en craignant une forte chute des activités de trading pour les grandes banques américaines. Les revenus que JPMorgan a tirés du trading obligataire ont en effet reculé de 21% au deuxième trimestre, tombant à 2,93 milliards de dollars. Cette tendance s’explique par le fait que la forte activité dont elle a bénéficié l’année dernière joue comparativement en sa défaveur cette année. En outre, les négociations laborieuses sur la dette grecque ont favorisé une certaine volatilité sur les marchés. L’autre raison du recul des revenus provient du financement hypothécaire: l’activité a reculé de 20%, à 584 millions de dollars.
Pour afficher un bénéfice en hausse, la banque américaine n’a pas hésité à tailler encore dans ses dépenses. Celles-ci (hors intérêts) ont reculé de 6%, à 14,5 milliards de dollars. Elle a notamment simplifié les processus au sein de son organisation. En outre, le fait que la plupart des litiges hérités de la crise financière ou des divers scandales de manipulation soit désormais réglé –au prix fort certes– lui a permis de réduire ses frais juridiques de 57%, à 291 millions de dollars. L’établissement a également bénéficié d’une diminution de 13% de sa charge fiscale (à 2,8 milliards), en raison d’une réduction surprise de cinq points de son taux d’imposition, à 25%.
Le rendement des fonds propres de la JPMorgan –un ratio qu’il est devenu prioritaire de redresser pour la plupart des banques après la crise financière et l’accroissement de la réglementation– est demeuré stable à 14%. L’objectif à long terme est d’afficher 15%.
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Astrid Panosyan-Bouvet visée par une plainte autour d'un redressement fiscal évité à une entreprise
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Etats-Unis : ce que l'on sait de Tyler Robinson, l'assassin présumé de Charlie Kirk
Washington - Tyler Robinson, assassin présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, a été arrêté jeudi soir et identifié publiquement vendredi par les autorités américaines. Voici ce que l’on sait de lui. Aîné d’une fratrie de trois enfants dans le sud de l’Utah Tyler Robinson, 22 ans, vivait «depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington», à l’extrémité sud-ouest de l’Utah, près de la frontière avec le Nevada et l’Arizona, a indiqué le gouverneur de l’Etat, Spencer Cox. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n’a pas de casier judiciaire dans l’Etat, selon les médias américains. «Pendant 33 heures, j’ai prié pour que (...) ce ne soit pas l’un d’entre nous, mais quelqu’un venu d’un autre Etat ou d’un autre pays», a confié vendredi le gouverneur au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d’une balle dans le cou mercredi lors d’un débat public sur un campus universitaire. «Mais cela s’est passé ici, et c'était l’un d’entre nous», a-t-il reconnu. Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l’aîné de trois garçons. Après sa sortie du lycée en 2021, il a «brièvement étudié à l’Université d’Etat de l’Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement. Aucune affiliation politique connue Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n’a aucune affiliation politique connue. Un membre de sa famille a néanmoins témoigné que «Robinson était devenu plus politisé ces dernières années», a souligné le gouverneur Cox. Ce membre de la famille a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions, très conservatrices. Des messages à tonalité antifasciste ont été retrouvés sur les munitions découvertes après l’assassinat, a indiqué Spencer Cox. «Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire +Eh fasciste! Attrape ça!», a expliqué le gouverneur. Une deuxième douille était gravée du refrain de la célèbre chanson antifaciste «Bella ciao» mais d’autres inscriptions paraissaient plus difficiles à interpréter, dont des symboles inspirés de l’univers des jeux vidéo. Dénoncé par des membres de sa famille Tyler Robinson a été signalé aux autorités par des membres de sa famille. Jeudi soir, selon le gouverneur «un membre de la famille» du suspect a joint un ami, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que «Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication» dans l’assassinat. «C’est là qu’il vivait et c’est là qu’ils l’ont remis aux autorités», a indiqué M. Cox. Il a été appréhendé jeudi soir vers 22H00 locales (04H00 GMT vendredi) après 33 heures de traque, selon le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel. Selim SAHEB ETTABA © Agence France-Presse