Jean-Paul Chifflet laisse à son successeur un Crédit Agricole SA rétabli

La baisse du coût du risque et l’amélioration de la solvabilité, avec un ratio de levier de 4,2% chez CASA, ont agréablement surpris les analystes.
Alexandre Garabedian

Arrivé en 2010 aux commandes de Crédit Agricole SA, Jean-Paul Chifflet laissera le 20 mai une banque à nouveau solide à son successeur. Celui-ci – Philippe Brassac, sauf surprise –devrait être désigné la semaine prochaine, sans doute le 26 février. Il trouvera un véhicule coté qui a réalisé en 2014 un résultat net de 2,34 milliards d’euros, tandis que le groupe Crédit Agricole dégage un bénéfice de près de 5 milliards.

Deux éléments illustrent cette transformation. Longtemps sous-capitalisé, Crédit Agricole SA présentait à fin 2014 un ratio de solvabilité common equity tier one (CET1) de 10,4%, en hausse de 1,9 point sur un an. Il intègre l’hypothèse d’un paiement majoritaire en titres du dividende 2014, fixé à 0,35 euro par action. Surtout, le ratio de levier de CASA, publié pour la première fois, s’élève à 4,2% sur la base de l’acte délégué publié fin 2014 par la Commission européenne. «CASA passe donc de la banque avec le pire ratio de levier au meilleur parmi les banques françaises cotées», se félicitaient hier les analystes actions de Natixis.

Au niveau du groupe, référence des superviseurs, le CET1 s’élève à 13,1% et le ratio de levier à 5,2%. Le ratio de solvabilité global approche quant à lui les 19%. «Nous pensons avoir déjà une structure de bilan et un impact en compte de résultat conformes aux exigences du TLAC», qui restent à préciser, indique Bernard Delpit, le directeur financier de CASA.

L’autre signe de la transformation vient du coût du risque, moteur de la hausse des résultats au quatrième trimestre. Il est tombé à 37 pb en 2014, sous l’objectif des 40 pb fixé dans le plan à moyen terme du groupe pour 2016. Des subprimes à BES, la banque verte a accumulé un lourd passif en la matière. Elle se dit aujourd’hui confiante sur les principaux risques identifiés à ce jour.

En Ukraine, sa filiale (1 milliard d’euros de crédit) s’autofinance, et l’exposition en fonds propres de la maison mère est limitée à 90 millions. Le risque grec résiduel est inférieur à 200 millions. En Russie, CA CIB finançait à hauteur de 3,7 milliards d’euros le 16 février (contre 4,2 milliards fin 2014) les grandes entreprises russes.

Enfin, le groupe a identifié dans ses livres 6 milliards d’euros d’expositions aux groupes énergétiques directement affectés par la chute des prix du pétrole. Elles sont couvertes à 4,2 milliards par du collatéral, et 159 millions d’encours sont en défaut, provisionnés à 40%.

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