HSBC trouve une voie de sortie au Brésil avant son retrait de Turquie

La banque sino-britannique serait en négociations exclusives avec le groupe local Bradesco pour la cession de son réseau brésilien.
Amélie Laurin

HSBC enterre un peu plus son rêve de banque globale. Le groupe sino-britannique est entré en négociations exclusives avec Banco Bradesco pour la cession de sa filiale brésilienne, indiquait Reuters lundi soir. Septième réseau bancaire du pays et en perte, HSBC Bank Brasil Banco Múltiplo pourrait changer de mains pour 12 milliards de réaux brésiliens (4 milliards d’euros), selon Bloomberg. Deuxième banque à capitaux privés du Brésil, Bradesco serait prête à débourser davantage qu’Itaú et Santander Brasil, ses deux principaux concurrents. Les parties prenantes n’ont pas commenté l’information.

Pour HSBC, cette cession s’inscrit dans le cadre d’un vaste plan de restructuration. Le mois dernier, son directeur général Stuart Gulliver a annoncé 25.000 suppressions de postes et désigné le Brésil, le Mexique, la Turquie et les Etats-Unis comme lieux de possibles désinvestissements. En Turquie, le néerlandais ING serait d’ailleurs le mieux placé pour reprendre la filiale déficitaire de HSBC, assurait Reuters début juillet.

Au Brésil, son réseau de banque de détail a perdu 441 millions de réaux en 2014, indique le rapport annuel de la filiale. HSBC souhaiterait couper les ponts rapidement, en concluant la vente d’ici au mois d’août. Si le prix de 12 milliards de réaux était confirmé, il équivaudrait à 1,14 fois la valeur de HSBC Bank Brasil Banco Múltiplo dans les comptes du groupe à fin 2014, alors que le marché tablait sur une valorisation inférieure à une fois.

De son côté, Banco Bradesco pourrait se retrouver en déficit de fonds propres, indiquaient le mois dernier les analystes d’UBS cités par Reuters. En payant son acquisition en numéraire sur une base de 10 milliards de réaux, la banque brésilienne verrait son ratio de solvabilité tomber à 10,1%, contre 12,1% à fin mars. Or la réglementation locale impose aux banques brésiliennes d’atteindre un Tier 1 élevé, de 11% minimum. Banco Bradesco devrait donc trouver d’autres ressources, par exemple en renonçant au paiement de son dividende trimestriel.

Alors que ce groupe revendique 4.650 agences et 1.240 distributeurs de billets, le réseau de HSBC au Brésil lui apporterait seulement 853 points de vente supplémentaires mais plus de 4.700 automates. Avant ajustements éventuels, les 20.500 salariés de HSBC (à fin 2014) viendraient aussi gonfler son effectif de 95.000 personnes (à fin mars).

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