
Goldman Sachs plonge dans la tourmente avec 1MDB

La justice rattrape une fois de plusGoldman Sachs. Les autorités malaisiennes ont déposé plainte au pénal lundi contre Goldman Sachs International et deux filiales asiatiques ainsi que deux anciens employés de la firme new-yorkaise, Tim Leissner et Roger Ng. C’est la première fois que la banque est poursuivie directement dans le cadre de ce scandale politico-financier impliquant le fonds souverain 1Malaysia Development Bhd (1MDB). La justice malaisienne réclame dix années d’emprisonnement pour les deux banquiers ainsi que des sanctions financières de plus de 3,3 milliards de dollars.
«Cette fraude touche le cœur de nos marchés. Le pervertissement de notre système financier et de l’intégrité de notre marché resteront impunis, si nous ne prenons pas des mesures pénales contre les accusés», a déclaré Tommy Thomas, procureur général malaisien.
Notes et mémos volontairement erronés
Entre 2012 et 2013, Goldman Sachs a, en effet, orchestré trois émissions obligataires pour 1MDB d’une valeur de 6,5 milliards de dollars. Les notes et les mémos destinés à rassurer les investisseurs auraient été volontairement erronés. La banque américaine avait reçu une rémunération de 600 millions de dollars lors de ces opérations obligataires qui auraient, par ailleurs, servi à blanchir 2,7 milliards de dollars.
A l’heure actuelle, six pays, dont la Suisse, ont ouvert une enquêtesur cette vaste opération de blanchiment et de détournement de fonds. Aux États-Unis, le ministère de la Justice, qui estime que près de 4,5 milliards de dollars ont été détournés de 1MDB, a déjà retenu des charges criminelles contre les deux banquiers de Goldman Sachs en novembre. La Réserve fédérale américaine examine, elle, comment les dirigeants de la banque ont réussi à opérer sans que le département conformité en soit alerté. De son côté, Goldman Sachs affirme que les «accusations sont mal dirigées» et nie tout implication dans le détournement de fonds.
L’affaire a fortement endommagé la confiance des investisseurs. La valeur de l’action de la firme a clôturé en baisse de 1,74%. Sur un an, elle a chuté de 33,4%. «Si elle est condamnée au pénal, cela entraînerait un risque financier pour la banque et endommagerait sévèrement sa réputation ainsi que sa place en tant qu’institution financière auprès des régulateurs internationaux», analyse Nizam Ismail, collaborateur du cabinet RHTLaw Taylor Wessing LLP à Singapour, cité par Boomberg.
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