BNP Paribas reste mobilisée par la réglementation américaine

En dehors des conséquences de l’accord avec la justice, la banque française poursuit plusieurs chantiers d’envergure, notamment les stress tests.
Antoine Landrot

En publiant des comptes en hausse sensible au troisième trimestre, BNP Paribas a montré qu’elle a relevé la tête après avoir payé en juin une amende de 8,97 milliards de dollars pour avoir réalisé des transactions en dollars avec des pays sous embargo américain. La banque a réalisé un résultat net de 1,5 milliard d’euros au troisième trimestre, soit une progression de 10,6% en un an. Hors exceptionnels, le bénéfice croît de 12,5% à 1,73 milliard.

«L’ensemble des métiers progresse. Cela confirme l’intérêt de notre organisation diversifiée géographiquement comme en typologie de métiers», indique Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas.

Si l’amende appartient au passé, le groupe a entamé la mise en place du plan de «remédiation», conformément à l’accord passé avec les autorités américaines – et pour lequel 200 millions ont été provisionnés au deuxième trimestre. Il a ainsi créé le département «Sécurité financière groupe aux Etats-Unis», voué à réunir environ 50 collaborateurs. La banque met aussi en place des outils de contrôle et de filtrage des transactions internationales. Un plateau installé à New York aura la charge de la sécurité pour les flux en dollars du groupe. «Le processus n’a pas d’incidence sur le développement de nos activités commerciales ni sur l’organisation de nos activités aux Etats-Unis», assure Jean-Laurent Bonnafé.

La réglementation américaine mobilise BNP Paribas sur d’autres domaines. En effet, les sociétés locales relevant d’une même banque étrangère doivent être chapeautées par une holding intermédiaire. «La création d’une holding concerne l’ensemble des filiales que nous possédons aux Etats-Unis, que ce soit en banque de détail, en gestion d’actifs ou dans le courtage – même si la succursale BNP Paribas aux Etats-Unis en sera exemptée. Ces changements seront mis en œuvre pour 2016», précise le dirigeant.

S’ajoute l’exercice des CCAR (Comprehensive Capital Analysis and Review), le test de résistance américain. Il nécessite la construction d’outils pour faire remonter les informations au régulateur. Ces stress tests génèrent un coût important de mise en œuvre. Ils n’ont pas de conséquences directes sur la vie commerciale, mais ils limitent les initiatives nouvelles dans les différents projets aux Etats-Unis.

La préparation des CCAR est responsable d’une partie de la hausse des frais de gestion de 3,6% de BancWest, la filiale de banque de détail de BNP Paribas, cette année.

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