
BNP Paribas laisse passer le train de la première TLTRO
Les grandes banques européennes avaient salué cet été l’annonce des injections ciblées de liquidité à long terme (TLTRO) de la BCE, au nom de la relance de l’économie. Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Selon des sources financières, BNP Paribas, première banque française, n’aurait pas participé à la première TLTRO qui s’est tenue le 18 septembre.
«Il faut que les grandes banques soient présentes dans cet exercice, sinon la mesure n’a pas d’impact», affirmait pourtant en août Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général, cité par les Echos. «En tant que banque européenne, nous participerons à cette initiative», annonçait son directeur financier Lars Machenil dès le 31 juillet. Interrogé par L’Agefi, le groupe ne commente pas, mais ne dément pas l’information.
BNP Paribas serait la seule des grandes banques françaises cotées à n’être pas allée au guichet de la BCE en septembre. BPCE y a souscrit «pour moins de 6 milliards d’euros», indiquait vendredi un porte-parole. Le Crédit Agricole et la Société Générale ne communiquent pas les montants empruntés, mais ont confirmé leur participation. La TLTRO de septembre a déçu les observateurs, avec seulement 82 milliards d’euros injectés, notamment au bénéfice des prêteurs italiens.
Pourquoi la première banque française a-t-elle laissé passer son tour ? Des sources externes évoquent des questions techniques, le groupe étant mobilisé sur les conséquences de son amende aux Etats-Unis. Une hypothèse balayée par une source proche, les équipes impliquées dans le refinancement de la banque n’ayant rien à voir avec celles qui gèrent le dossier américain. Un arbitrage sur le coût d’opportunité de ces fonds expliquerait, selon cette même source, la décision.
La prochaine TLTRO a lieu en décembre. «Nous révisons nos budgets pour voir où nous pouvons le mieux l’optimiser, a expliqué le 31 octobre Lars Machenil lors de la conférence de résultats des analystes. Oui, nous participerons à ces initiatives».
L’opération de septembre ne risquait pas de revêtir un caractère stigmatisant, comme les LTRO de fin 2011 et début 2012 décidées en pleine crise de la dette en zone euro. La Société Générale en a même fait un argument commercial, puisque les fonds prêtés par la BCE à 0,15% sur 4 ans doivent servir à prêter aux entreprises. Mi-septembre, invoquant l’effet du TLTRO, la banque a annoncé une enveloppe de 2 milliards d’euros, avec des crédits à taux fixe de 1,15% sur 3 à 5 ans pour les PME.
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Londres - Le Royaume-Uni et le Portugal doivent reconnaître officiellement dimanche l’Etat de Palestine, à la veille d’annonces similaires d’autres pays, une décision dénoncée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme un «danger» pour l’existence d’Israël. Un nombre croissant de pays, longtemps proches d’Israël, ont franchi ce pas symbolique ces derniers mois alors que l’armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023. Lors d’un sommet lundi à New York, coprésidé par la France et l’Arabie saoudite, qui doit se pencher sur l’avenir de la solution à deux Etats, une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l’Etat palestinien. Le Royaume-Uni, allié historique d’Israël, va faire ce pas dès dimanche, selon les médias britanniques. Le Premier ministre Keir Starmer doit s’exprimer dans la journée, a confirmé le vice-Premier ministre David Lammy, sur la BBC. Keir Starmer avait annoncé en juillet que son pays allait reconnaître un Etat palestinien, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. «Le Premier ministre annoncera sa décision plus tard dans la journée, en regardant si ces conditions ont été remplies», a déclaré dimanche David Lammy, qui représentera le Royaume-Uni à l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis juillet, «avec l’attaque (d’Israël) au Qatar, l’idée d’un cessez-le-feu à ce stade est partie en lambeaux, et les perspectives sont sombres», a-t-il aussi fait valoir sur Sky News. «Nous devons maintenir vivante la perspective d’une solution à deux Etats, actuellement en danger», a-t-il insisté. Keir Starmer avait estimé que la reconnaissance de l’Etat palestinien contribuerait à un véritable processus de paix. En réponse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’a accusé de récompenser le «terrorisme monstrueux». Dimanche, ce dernier a promis de «lutter à l’ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d’un Etat palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme». «La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours», a-t-il ajouté, avant une réunion du Conseil des ministres. «Nous avons été très clair: le Hamas est une organisation terroriste et il ne peut y avoir aucun rôle pour le Hamas» qui «doit libérer les otages» israéliens, a rappelé dimanche David Lammy. Selon un sondage publié vendredi, 44% des Britanniques soutiennent la reconnaissance d’un Etat palestinien par le Royaume-Uni. Expansion en Cisjordanie Le ministère des Affaires étrangères portugais a de son côté confirmé vendredi que le Portugal «reconnaîtra l’Etat de Palestine» dimanche. Fin juillet, Lisbonne avait annoncé cette mesure compte tenu notamment de «l'évolution extrêmement préoccupante du conflit, tant sur le plan humanitaire que par les références répétées à une possible annexion de territoires palestiniens». Le gouvernement israélien a notamment approuvé un plan, baptisé E1, qui vise à construire 3.400 logements en Cisjordanie. Il est dénoncé par l’ONU car il devrait couper ce territoire palestinien en deux. Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont critiqué l’initiative franco-saoudienne. En visite d’Etat cette semaine au Royaume-Uni, Donald Trump a affirmé son opposition au choix britannique, lors d’une conférence de presse avec Keir Starmer. Les trois quarts environ des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Ces nouvelles reconnaissances interviennent alors qu’Israël a lancé cette semaine une vaste campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le Hamas. Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a établi qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, ce que les autorités israéliennes ont nié. L’attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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