BNP Paribas et les Galeries Lafayette s’opposent sur leurs liens commerciaux

La notion d’exclusivité de l’accord qui lie Cofinoga au distributeur explique que les deux groupes continuent à ferrailler devant les tribunaux d’arbitrage.
Alexandre Garabedian

BNP Paribas s’attelle depuis le milieu de l’été à l’intégration de Cofinoga, mais n’en a pas fini avec les Galeries Lafayette, son ancien partenaire au capital du spécialiste du crédit à la consommation. Après avoir passé près de deux ans sans trouver un terrain d’entente sur le prix des 50% que détenaient les Galeries Lafayette dans la société, les deux groupes s’opposent toujours sur le terrain judiciaire.

Défendu par Philippe Ginestié, le groupe de grands magasins a fait appel à l’arbitrage de la chambre de commerce internationale en Suisse, comme l’a révélé Le Figaro hier. Il ne fait pas de commentaires.

La décision est concomitante au jugement du tribunal de commerce de Paris cet été. Celui-ci avait ordonné aux Galeries Lafayette de céder leur part de 50% à BNP Paribas, ce qui a été fait le 25 juillet. Le prix obtenu serait d’une centaine de millions d’euros, à la suite des travaux des trois experts Barclays, Rothschild et Deutsche Bank. Mais dans la foulée, le groupe a contesté ces éléments financiers, et notamment une clause de restitution.

La notion d’exclusivité de l’accord de distribution qui lie les Galeries à la banque est en cause ici. Scellé fin 2013 pour une durée de cinq ans renouvelable deux fois, le renouvellement de cet accord commercial était un préalable indispensable à la cession des parts des Galeries Lafayette. Il fait de Cofinoga le seul fabricant des crédits à la consommation vendus chez le distributeur. Or, celui-ci ne souhaite plus se trouver pieds et poings liés avec un partenaire forcément plus distant. Reste qu’en dénonçant cette exclusivité, il se trouverait contraint de dédommager BNP Paribas en fonction de la durée restante du partenariat. La somme pourrait atteindre jusqu’à 450 millions d’euros, selon Le Figaro.

Ces querelles d’actionnaires sur la valeur de Cofinoga s’expliquent à la lueur des difficultés traversées par la société. En lourde perte en 2011 puis 2012, le prêteur a néanmoins réussi son redressement alors même que ses maisons mères se déchiraient. Au premier semestre 2014, Laser Cofinoga, qui porte l’activité, a dégagé un résultat net stable de 44 millions d’euros et a amélioré son résultat d’exploitation de 46% en un an à 80 millions grâce à la baisse du coût du risque. Et ce dans un contexte de recul persistant de l’activité, le produit net bancaire ayant baissé de 4,6% à 415 millions.

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