BNP Paribas assure une transition en douceur à la tête de sa BFI

Appelé à représenter la banque aux Etats-Unis après la sanction record du printemps, Alain Papiasse laisse les rênes de CIB à Yann Gérardin
Alexandre Garabedian

La sanction de 8,9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas aux Etats-Unis pour violation des règles sur les embargos continue à produire ses effets sur la gouvernance du groupe. Alors que la Lettre de l’Expansion a relancé hier des rumeurs de départ du président Baudouin Prot fin septembre, la banque a annoncé hier qu’Alain Papiasse, directeur général adjoint, allait désormais représenter la direction générale en Amérique du Nord.

Une région que l’intéressé connaît bien pour y avoir dirigé les activités du Crédit Lyonnais à la fin des années 1990. Ce mouvement intervient «notamment dans le cadre de la mise en place du plan de remédiation» imposé à la banque, «et des nouvelles exigences réglementaires» qui se profilent aux Etats-Unis pour les banques étrangères.

BNP Paribas procède ainsi à une transition en douceur au sein de sa banque de financement et d’investissement (BFI). Celle-ci sera dirigée à compter du 1er octobre par Yann Gérardin, jusqu’à présent patron du métier actions et dérivés matières premières. Il sera rattaché à Alain Papiasse. Le remplacement de Yann Gérardin n’a pas encore été annoncé, mais son adjoint Olivier Osty devrait assurer l’intérim. Les trois autres pôles de la BFI – fixed income, corporate finance et corporate banking – restent dirigés respectivement par Frédéric Janbon, Thierry Varène et Thomas Mennicken.

Diplômé d’HEC, Yann Gérardin a fait toute sa carrière chez BNP Paribas. Entré en 1987 à la BNP, il a participé à la création de l’activité dérivés actions, dont la banque de la rue d’Antin est devenue l’un des leaders mondiaux aux côtés de la Société Générale. Ce dirigeant discret, loin de l’image du «cow-boy» de salle des marchés, a engagé dès 2009 la restructuration d’un métier qui a vu son bassin de profits diminuer et plusieurs acteurs jeter l’éponge. Cette réorganisation précoce a permis à la banque de repasser à l’offensive en reprenant les activités de dérivés actions et structurés de Crédit Agricole CIB en 2013, puis celles de RBS début 2014.

Yann Gérardin aura donc pour mission de mettre en œuvre la stratégie 2014-2016 du groupe dans la BFI. Le plan prévoit une croissance de 6% des revenus de l’activité, une baisse de 9 points du coefficient d’exploitation, à 60%, et une rentabilité avant impôt portée de 14,4% fin 2013 à 20% fin 2016. Une trajectoire qui dépend beaucoup de la zone Amérique, où le groupe affiche des ambitions intactes malgré le contrecoup provoqué par sa sanction inédite.

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