Belfius veut tourner la page Dexia

L’ex-Dexia Banque Belgique, en perte en 2011 en raison du coût du démantèlement du groupe, continue à perdre des clients
Antoine Landrot

Dexia Banque Belgique s’appelle désormais Belfius Banque & Assurances. Un nom qui évoquerait, selon les dirigeants des activités belges du groupe Dexia nationalisées en octobre dernier, «Belle fusion». Les commentaires sur la toile ironisaient sur l’invention d’une marque de yaourt ou d’un anagramme pour le mot fusible – indication de l’effort qui reste à entreprendre pour regagner la confiance du public.

En effet, son président Jos Clijsters, qui présentait les comptes 2011 de la banque, a indiqué que son réseau perdait encore 2.000 clients nets par mois; les dépôts de la clientèle de particuliers ont décliné d’environ 2,5 milliards d’euros, à 60,5 milliards d’euros. Toutefois, les dépôts de l’ensemble de ses clients (en ajoutant les entreprises et les collectivités publiques) sont passés de 76,2 milliards d’euros au 30 novembre à 78,3 milliards au 31 janvier.

Belfius a enregistré une perte nette de 1,37 milliard d’euros en 2011. Un montant important qui s’explique par plusieurs éléments exceptionnels. Les titres souverains grecs détenus par l’établissement ont été dépréciés de 1,3 milliard. L’exposition aux pays périphériques de la zone euro a été réduite de 31%, à 6,5 milliards d’euros.

Le démantèlement du groupe Dexia, entamé en octobre, a amputé les bénéfices de 147 millions au titre d’une moins-value sur la vente du portefeuille de Dexia Asset Management et de 162 millions au titre de pertes liées au dénouement du portefeuille d’investissement. En outre, la liquidation du Holding Communal, l’un de ses principaux clients et actionnaires historiques a conduit Belfius à passer 246 millions d’euros de provisions. «Malgré des conditions de marché difficiles, les résultats commerciaux sous-jacents restent positifs et ont généré en 2011 un résultat net pro forma de 493 millions d’euros», indique la banque dans son communiqué.

Toutefois, solder l’héritage du groupe Dexia prendra du temps et pèsera encore sur les comptes de l’établissement d’outre-Quiévrain cette année. L’ensemble de l’encours sur le groupe Dexia atteint 44 milliards d’euros au 31 décembre et «continue de diminuer». «La partie non sécurisée [10 milliards] devrait encore être réduite au premier trimestre 2012, pour disparaître presque entièrement». L’établissement a maintenu son ratio de fonds propres durs core tier one à 11,8%.

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