
Lorraine Sereyjol-Garros (BNP Paribas AM): «Nous avons fait le choix de ne plus lancer que des ETF ayant une approche ESG»

Quelle a été la dynamique de collecte sur vos ETF ces derniers mois ?
Lorraine Sereyjol-Garros: Dès 2017, nous avons fait le choix de ne plus lancer que des ETF ayant une approche ESG. Aujourd’hui, 90 % de notre gamme, en nombre de produits, est classée article 8 et article 9 selon le règlement SFDR. Ce positionnement nous a été très favorable l’an dernier en particulier. Dans un marché des ETF européens où les flux nets se sont réduits de 50 % par rapport à 2021, les ETF ESG ont été un peu plus préservés, avec une réduction des flux de seulement 40 %. De notre côté, nous avons réalisé notre plus importante collecte à ce jour – la cinquième du marché – avec 7,4 milliards d’euros de souscriptions nettes sur nos ETF et fonds indiciels correspondants, contre 761 millions l’an dernier. En tenant compte de l’effet de marché négatif, nous finissons l’année 2022 avec un encours de 39 milliards d’euros – soit la huitième place du marché –, contre 35 milliards en 2021. Quant au début d’année 2023, il a été porteur puisque nos encours atteignent 40 milliards d’euros à fin janvier, dont 23 milliards pour les ETF et fonds indiciels ESG.
Quelles ont été, plus précisément, les stratégies privilégiées par les investisseurs ?
En 2022, dans un contexte dominé par l’incertitude, ils se sont surtout positionnés sur des briques d’allocation géographique, que ce soit au niveau des actions ou des obligations. D’une manière générale, les ETF obligataires sont montés en puissance ces derniers mois, avec des flux vers nos produits fixed income en hausse de 67 % sur l’année 2022 (contre 40 % pour le marché). Et cela continue en 2023, grâce au niveau plus attractif des taux. En revanche, les investisseurs sont restés relativement à l’écart des produits thématiques sur la majeure partie de l’année 2022. Ces ETF peuvent impliquer en effet des biais sectoriels qu’ils n’étaient pas prêts à assumer. Au niveau du marché européen, la collecte des ETF thématiques a ainsi été divisée par dix entre 2021 et 2022, finissant à 1,2 milliard d’euros. Depuis le début d’année, l’appétit pour ces produits redémarre toutefois.
Comment évolue votre gamme adossée à des indices PAB (« Paris aligned benchmarks »), ces indices centrés sur le climat promus par l’Union européenne ?
Dès décembre 2021, à la demande de nos clients du Nord de l’Europe en particulier, nous avons commencé à adapter notre offre en transformant nos ETF qui répliquent des indices MSCI SRI Fossil Free en ETF PAB. Nous avons appliqué les critères prévus par l’Europe – une réduction de l’intensité carbone du portefeuille de 50 % par rapport à l’univers de départ et une baisse de 7 % chaque année – en étant plus exigeants puisque nous prévoyons une exclusion totale des énergies fossiles. Nous avons également développé une gamme d’ETF obligataires PAB. Ce sont des offres qui rencontrent beaucoup d’intérêt de la part des investisseurs. Mais cette demande tend à évoluer. Jusqu’en 2021, les conditions de marché étaient porteuses pour les stratégies les plus exigeantes. S’agissant de nos ETF dits « SRI » (ISR en français), ils sont construits sur la base d’une exclusion de 75 % des titres de l’univers de départ. Mais en 2022, alors que les marchés étaient portés par les secteurs de l’énergie et de l’armement, ces produits ont sous-performé. Cela conduit certains clients à se tourner vers des ETF simplement qualifiés d’« ESG » dont nos ETF MSCI ESG Min TE, moins contraints puisqu’ils ne réduisent l’univers que de 20 %, limitant ainsi la tracking error (l'écart de suivi, ndlr) par rapport à l’indice d’origine. Pour répondre à cette demande, nous avons renforcé notre gamme géographique MSCI ESG Min TE avec le lancement d’un ETF MSCI World ESG qui minimise la tracking error.
Sur quels nouveaux produits travaillez-vous ?
Nous souhaitons renforcer notre gamme d’ETF sur les grands indices emblématiques comme le CAC 40 avec leur version ESG. Selon l’enquête que nous réalisons tous les semestres avec Longitude, ce sont déjà 13 % des investisseurs professionnels qui comparent désormais leur portefeuille à un benchmark lui-même ESG. Par ailleurs, nous réfléchissons à des ETF d’obligations d’entreprises américaines, investment grade et high yield, ainsi qu’à l’extension de notre gamme MSCI SRI PAB exposée aux marchés émergents.
Qu’en est-il de l’offre thématique ?
Nous allons continuer à promouvoir les ETF thématiques que nous avons lancés l’an dernier, notamment celui sur la biodiversité. Ce dernier répond aux besoins réglementaires des investisseurs professionnels français qui, au titre de l’article 29 de la Loi Energie Climat, doivent montrer leurs efforts pour réduire l’empreinte biodiversité de leur portefeuille. En outre, alors que nous nous sommes jusque-là focalisés sur les questions environnementales, nous allons davantage travailler sur les thématiques sociales, telles que l’éducation ou l’alimentation, pour lesquelles nous avons beaucoup de demandes.
Quels sont vos relais de croissance en termes de clientèle ?
La moitié de nos clients sont des asset managers qui utilisent nos ETF comme des briques d’allocation, avec un mouvement qui s’accélère vers l’ESG depuis 2 ou 3 ans. Nous avons aussi une clientèle institutionnelle, même si cette dernière a souvent recours à des mandats dédiés. Le segment de la banque privée et de la gestion de patrimoine se développe, en particulier via les plateformes digitales très prisées des Millenials. Nous travaillons avec plusieurs d’entre elles, dont l’Allemand Trade Republic qui nous a sélectionné l’an dernier, parmi d’autres fournisseurs. Les épargnants se familiarisent avec les ETF par ce biais des plateformes puis demandent à leur réseau bancaire d’inclure nos produits dans leur propre offre. En termes géographiques, nous avons récemment ouvert des postes de commerciaux ETF en Espagne, en Allemagne et dans les pays nordiques. Nous allons poursuivre en 2023 avec le Royaume-Uni et la Suisse.
Les ETF de gestion active commencent à se développer en Europe. Regardez-vous ce segment également ?
C’est une discussion en cours mais rien n’est arrêté. Les ETF de gestion active offrent une solution complémentaire aux ETF passifs traditionnels. Ils laissent plus de latitude à l’asset manager pour concevoir sa stratégie. C’est intéressant dans le contexte de l’investissement responsable, car en tant que gérants, nous sommes soumis au règlement SFDR, ce qui n’est pas le cas des fournisseurs d’indices, soumis à leur propre règlementation Benchmark (« BMR ») qui n’est pas alignée avec SFDR.
C’est donc à nous, asset managers, de négocier avec eux pour qu’ils s’alignent sur nos contraintes. Avec les ETF actifs, nous serions plus libres dans notre approche. Mais cela ne doit toutefois pas se faire au détriment de la transparence et de la méthodologie sur les portefeuilles, que les clients apprécient pourtant beaucoup pour les ETF qui répliquent parfaitement les indices.
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Un décret interdit les sachets de nicotine en France à partir de mars 2026
Paris - Dénoncés pour leur toxicité et leur caractère addictif en particulier pour les enfants et adolescents, les sachets, billes et gommes de nicotine seront interdits en France à partir de mars 2026, une «victoire» pour les associations anti-tabac. Le décret d’interdiction, paru au Journal officiel samedi, fait suite au bannissement des cigarettes électroniques jetables, prohibées à la vente depuis fin février, et à l’interdiction de fumer dans les espaces publics comme les jardins et parcs, les plages ou encore aux abords des écoles en vigueur depuis le 1er juillet. Le bannissement des sachets «vise à protéger la santé publique: la nicotine est désormais considérée comme une substance vénéneuse en raison de ses effets nocifs, et son usage à visée récréative présente un risque d’initiation au tabagisme, notamment chez les jeunes», a justifié à l’AFP le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. La ministre «Catherine Vautrin confirme ainsi son engagement» contre les «risques liés aux addictions», selon cette source. Le gouvernement Barnier avait annoncé à l’automne 2024 son intention de bannir les sachets de nicotine, également appelés pouches, en raison notamment d’un accroissement des intoxications chez les adolescents. Le marché mondial des pouches a été évalué par Global Markets Insights à 6,6 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) pour l’année 2023, et pourrait atteindre 27,4 milliards de dollars (23,4 mds d’euros) en 2032. Apparus récemment, les sachets de nicotine sans tabac renferment, dans un tissu perméable, des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d’arômes et se glissent entre la lèvre et la gencive. L’interdiction prise par le gouvernement vise l’ensemble des «produits à usage oral contenant de la nicotine, à l’exception des médicaments et dispositif médicaux». Elle ne s’applique pas aux tabacs à chiquer. «Eldorado financier» Il s’agit notamment des «sachets portions» ou «sachets poreux», «pâte, billes, liquides, gomme à mâcher, pastilles, bandelettes ou toute combinaison de ces formes», énumère le texte. L’Alliance contre le tabac, une fédération d’associations anti-tabac, a salué une «victoire». «Il s’agit d’une mesure cruciale pour protéger les jeunes et contrer les stratégies pernicieuses d’une industrie qui prospère sur le marché de l’addiction, au détriment de la santé publique», a-t-elle estimé dans un communiqué. «Face à la baisse de la consommation de cigarettes dans les pays développés, les sachets de nicotine et les nouveaux produits nicotiniques (tabac chauffé et cigarettes électroniques) constituent le nouvel eldorado financier des cigarettiers», souligne l’organisation pour qui, «loin d’être des outils de sevrage, les sachets de nicotine et leurs dérivés (billes, perles) n’ont pour objectif que d’étendre le marché de l’addiction à la nicotine». Les fabricants British American Tobacco France et Philip Morris France ont dénoncé l’interdiction. Le premier a critiqué une «approche dogmatique, sans débat ni concertation» de la France, qui «prend le risque (...) de priver les fumeurs adultes d’alternatives encadrées» au tabac. Pour le second, «la France s’entête dans une stratégie d’interdiction inefficace». La confédération des buralistes y voit une «victoire annoncée pour les trafics». En novembre 2023, l’Anses avait appelé à une vigilance particulière» sur ces sachets en soulignant que ces produits, comme les billes aromatiques, entraînaient de plus en plus d’intoxications. «Les enfants et adolescents sont les principales victimes», avait constaté l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Comme les snus (tabac sous forme de sachet à usage oral interdit à la vente en Europe), les sachets de nicotine «peuvent provoquer des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères: vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire», selon l'étude qui précise que la majorité des personnes intoxiquées ont entre 12 et 17 ans. Les billes aromatiques présentent aussi un risque d’accident domestique, en particulier pour les enfants de moins de trois ans qui les ingèrent. Le nombre d’appels au centres anti-poisons concernant ces produits était passé de trois en 2020 à 86 en 2022, selon l’Anses. Boris CAMBRELENG © Agence France-Presse