
Les flux vers les ETF d’actions mondiales s’accélèrent

Le rallye des investisseurs européens en ETF vers les actions américaines n’est pas terminé mais il prend de nouvelles formes. Dans les semaines qui ont suivi l’élection de Donald Trump, les flux se sont concentrés sur les ETF répliquant le S&P 500 (y compris sa version équipondérée), avec une collecte de près de 12 milliards d’euros sur le mois de novembre, selon les chiffres de Trackinsight. Depuis début décembre, ces souscriptions restent dynamiques, à plus de 5 milliards d’euros. Mais d’autres segments de marché profitent de cet intérêt pour la cote américaine. A commencer par les ETF adossés à l’indice MSCI World : la semaine dernière, l’iShares Core MSCI World UCITS ETF – USD (ISIN : IE00B4L5Y983) a capté 1,4 milliard d’euros, après 1,2 milliard la semaine précédente. Or, du fait de la capitalisation atteinte par les « Magnificient 7 », le MSCI World est désormais composé à 70 % de valeurs américaines.
Cet appétit des investisseurs européens pour les actions outre-Atlantique englobe aussi de plus en plus fréquemment les petites et moyennes capitalisations américaines. Les ETF spécifiquement exposés à ce segment de marché d’une vingtaine de milliards d’euros seulement, ont attiré pas moins de 4,1 milliards d’euros en novembre et déjà plus de 2 milliards en décembre. Ce sont en particulier les véhicules de State Street qui en bénéficient, à l’image du SPDR S&P 400 US Mid Cap UCITS ETF – USD (ISIN : IE00B4YBJ215) ou le SPDR Russell 2000 US Small Cap UCITS ETF – USD (ISIN : IE00BJ38QD84) qui captent plus de la moitié de ces flux ce mois-ci.
Ainsi, depuis début décembre, les actions américaines au sens large et les actions des pays développés – dominées par les valeurs américaines – engrangent respectivement 9,1 et 4,1 milliards d’euros de souscriptions. Des flux qui se font au détriment de l’Europe puisque les ETF sur les actions britanniques voient partir près de 500 millions d’euros sur la période et ceux sur les actions de la zone euro, 370 millions supplémentaires. Les cotes allemande et française sont plus particulièrement ciblées par ces rachats, avec respectivement -210 et -140 millions d’euros pour les ETF actions de ces deux moteurs de l’Europe actuellement en panne.
Mais si le sort du couple franco-allemand est aligné dans l’univers des actions, il n’en va pas de même sur le marché de niche des ETF obligataires dédiés aux deux pays. La semaine dernière, l’unique ETF sur la dette française, l’iShares France Govt Bond UCITS ETF (ISIN : IE00B7LGZ558) a perdu la quasi-totalité de ses encours, soit 1,2 milliard d’euros, alors que les véhicules – un peu plus nombreux – sur le Bund se maintenaient. Cette hémorragie sur le véhicule français, quelques jours après la motion de censure votée contre le gouvernement de Michel Barnier, apparaît comme le débouclage de paris tactiques pris en juin… juste après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Un pari tout juste gagnant puisque la valeur liquidative de cet ETF est passé de 127 euros fin juin à 129 euros en fin de semaine dernière.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse