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Les pactes d’actionnaires doivent avoir plus de transparence
Emmanuel Millard, secrétaire général du groupe Endrix, président d’International CFO Alliance, vice-président Sorbonne Business School

Dans l’univers complexe de la finance et des investissements, les pactes d’actionnaires occupent une position prépondérante, tant dans les sociétés cotées que non cotées. Ces accords, fréquemment confidentiels, régissent les relations entre les détenteurs de titres (actions ou parts sociales) et définissent leurs prérogatives et obligations respectives. Toutefois, la nature confidentielle de ces conventions soulève des interrogations. Les pactes d’actionnaires, en définissant les modalités de restitution du capital et les taux de rendement interne (TRI) escomptés, peuvent exercer une influence considérable sur la structure financière d’une entreprise. Un engagement type peut stipuler que le capital investi doit être doublé dans un délai quinquennal. Cette exigence financière, souvent onéreuse, entraîne des répercussions directes sur sa solvabilité et sa stabilité financières.
Conséquences financières
Ces engagements financiers peuvent également inclure des clauses de rachat d’actions à des conditions prédéterminées, des options de sortie pour certains actionnaires, ou encore des mécanismes de rééquilibrage du capital en fonction de la performance de l’entreprise. Ces dispositions apparemment bénignes à première vue, peuvent entraîner des conséquences financières considérables à long terme.
L’obligation de doubler le capital dans un laps de temps déterminé peut grever lourdement les finances d’une entreprise. En cas de non-respect de cette exigence, elle pourrait être contrainte de céder des actifs, voire de se départir d’une fraction significative de son capital. Cette situation s’avère particulièrement critique pour les entreprises sous leveraged buy-out (LBO), où la pression de l’endettement est déjà considérable.
Effets sur le bilan
Il est donc impératif de considérer l’effet de ces engagements sur la structure du bilan de l’entreprise. Les obligations de rachat d’actions ou de versement de dividendes préférentiels peuvent créer des passifs contingents significatifs, altérant ainsi les ratios financiers clés tels que le ratio d’endettement ou le ratio de couverture des intérêts. Ces modifications peuvent à leur tour affecter la capacité de l’entreprise à obtenir des financements supplémentaires ou à négocier des conditions favorables avec ses créanciers.
La communication de tels engagements dans l’annexe aux états financiers est donc primordiale pour fournir une image fidèle de la santé financière de l’entreprise. Omettre cette information pourrait induire en erreur les investisseurs et autres parties prenantes quant à la solvabilité réelle de l’entité.
Les pactes d’actionnaires peuvent également entraîner des modifications significatives dans le contrôle et la gouvernance de l’entreprise. Un TRI non atteint peut déclencher des clauses de cession modifiant la structure de l’actionnariat. Cette mutation peut affecter les relations de l’entreprise avec ses collaborateurs, sa clientèle, ses fournisseurs, et même les pouvoirs publics.
A lire aussi: Pactes d'actionnaires : attention à l'atteinte à la libre révocation des administrateurs !
Un changement de composition du conseil d’administration ou de l'équipe de direction peut bouleverser la stratégie de l’entreprise, sa culture organisationnelle, ses relations avec toutes les parties prenantes, entraînant des répercussions significatives sur sa valorisation et sa position concurrentielle sur le marché.
Statuts accessibles à tous les actionnaires
L’intégration de catégories d’actions assorties de droits spécifiques dans les statuts de l’entreprise offre une protection accrue aux investisseurs. En effet, les statuts sont accessibles à l’ensemble des actionnaires, garantissant ainsi une transparence totale.
Les titres financiers, souvent assimilés à des fonds propres dans les pactes, peuvent en réalité constituer des dettes déguisées. Cette ambiguïté peut être dissipée en intégrant explicitement ces informations dans les statuts, alignant ainsi la comptabilité avec les normes internationales telles que l’IFRS 9.
Aussi l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) joue-t-elle un rôle prépondérant dans la régulation des marchés financiers en France. Préalablement à l’octroi de son visa, l’AMF peut exiger des modifications dans les pactes d’actionnaires afin de garantir la transparence et de protéger les investisseurs.
Une information sur des pactes d’actionnaires peut prévenir les abus et les manipulations de marché, en fournissant une information exhaustive et exacte aux investisseurs. Cette transparence accrue permettrait aux investisseurs de prendre des décisions plus éclairées et contribuerait à une allocation plus efficiente des ressources sur les marchés financiers.
Annexe comptable
L’annexe comptable, quant à elle, doit inclure l’intégralité des informations financières issues des pactes d’actionnaires. Cette transparence revêtirait une importance particulière pour les entreprises faisant appel public à l'épargne, où les investisseurs doivent disposer d’une vision claire des risques financiers encourus.
Les informations relatives aux engagements financiers, telles que les montants à restituer et les TRI escomptés, s’avèrent cruciales pour évaluer la viabilité et la stabilité financière de l’entreprise. Ces données permettraient aux investisseurs d’effectuer une analyse approfondie de sa structure financière et d'évaluer sa capacité à générer des rendements durables.
L'équité en question
Le principal argument invoqué en faveur de la confidentialité des pactes d’actionnaires réside dans la protection des stratégies d’entreprise. Cependant, cette confidentialité peut être jugée illégitime lorsqu’elle porte atteinte aux droits des autres associés ou impacte significativement la structure financière et le contrôle de l’entreprise.
La transparence garantit une équité entre tous les actionnaires et préserve les droits de chacun, notamment dans la répartition et l’affectation des bénéfices entre actionnaires. Les sociétés non cotées présentent également des particularités qui rendent la question de la confidentialité des pactes d’actionnaires encore plus complexe : absence de contraintes réglementaires liées aux marchés financiers, structure actionnariale souvent plus concentrée : enjeux de transmission et de succession, notamment dans les entreprises familiales ou patrimoniales, valorisation et cessions de parts…
Mais la question de la confidentialité des pactes d’actionnaires s’inscrit dans un débat plus large sur la gouvernance et la responsabilité sociale des entreprises, dans un contexte où les investisseurs et le public exigent une plus grande transparence.
Aussi, les entreprises qui choisissent de communiquer volontairement les éléments clés de leurs pactes d’actionnaires peuvent bénéficier d’une meilleure réputation et une prime de valorisation en matière de gouvernance.
Sens de l’histoire
À mesure que les attentes en matière de transparence augmentent, la pratique de la confidentialité des pactes d’actionnaires sera de plus en plus remise en question. Les régulateurs pourraient être amenés à renforcer les exigences de transparence, en particulier pour les entreprises cotées.
Les entreprises peuvent adopter quelques mesures comme la révision systématique des pactes d’actionnaires, l’élaboration de politiques de communication claires, l’intégration des éléments clés des pactes d’actionnaires dans les rapports annuels et les documents d’enregistrement universel (anciennement document de référence), la formation des dirigeants et des administrateurs , et l’engagement d’un dialogue ouvert avec les investisseurs et les parties prenantes sur les questions de gouvernance et de transparence.
Dans un environnement financier de plus en plus complexe et interconnecté, la transparence et l'équité deviennent les fondements de toutes les pratiques d’investissement. Les entreprises qui adoptent volontairement des pratiques transparentes bénéficient d’un avantage concurrentiel vis à vis des marchés.
Cependant, cette évolution devra être soigneusement gérée pour trouver le juste équilibre entre transparence et protection des intérêts légitimes des entreprises. Il faudra probablement une combinaison de réformes réglementaires, d’initiatives volontaires des entreprises et d’engagement actif des investisseurs et des autres parties prenantes pour y parvenir…
En définitive, l’objectif est bien de créer un environnement d’investissement plus équitable, plus efficient et plus durable, où les intérêts de tous les acteurs sont pris en compte et où la création de valeur à long terme est privilégiée par rapport aux gains à court terme.
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Anthropic règle un litige majeur sur le droit d’auteur en IA avec un accord à 1,5 milliard de dollars
New York - La start-up américaine d’intelligence artificielle (IA) Anthropic a accepté de verser au moins 1,5 milliard de dollars à un fonds d’indemnisation d’auteurs, ayants droit et éditeurs qui poursuivaient l’entreprise pour avoir téléchargé illégalement des millions de livres, selon un document de justice publié vendredi. Cet accord à l’amiable, d’un montant colossal, constitue une étape marquante dans le débat sur l’utilisation de données pour développer et entraîner les grands modèles d’IA générative. «Cet accord historique est le plus élevé pour une affaire de droits d’auteur», a commenté auprès de l’AFP l’avocat des détenteurs de droits, Justin Nelson, du cabinet Susman Godfrey. «C’est le premier de son genre dans l'ère de l’IA». Fin juin, le juge californien saisi du dossier avait néanmoins estimé que le fait d’alimenter un logiciel d’IA générative avec des oeuvres en théorie protégées par le droit d’auteur ne constituait pas une infraction. Il avait seulement retenu contre Anthropic le téléchargement et le stockage de livres issus de librairies pirates en ligne, reconnaissant la société californienne coupable de ne pas avoir acheté ces ouvrages. «Nous sommes en désaccord avec l’opinion du tribunal selon laquelle on peut séparer le téléchargement d’une oeuvre de son utilisation», a indiqué une porte-parole d’Anthropic. Mais «nous pensons que cet accord va nous permettre de nous concentrer sur notre mission essentielle, plutôt que sur un long contentieux», a-t-elle ajouté. Le montant sur lequel se sont accordées les parties sera au minimum de 1,5 milliard de dollars et pourrait augmenter si la liste définitive des livres concernés, qui n’est pas encore arrêtée, dépassait 500.000, auquel cas Anthropic verserait 3.000 dollars de plus par ouvrage. L’accord doit encore être homologué par le juge William Alsup. Une audience est prévue lundi au tribunal fédéral de San Francisco. «Un début» Cette transaction permet à Anthropic d'éviter un procès, qui devait démarrer début décembre pour déterminer le montant des dommages et intérêts. La start-up risquait d'être condamnée à débourser une somme bien supérieure à celle décidée avec les détenteurs de droit, au point de mettre en péril son existence même. L’accord «va assurer à chaque (plaignant) une indemnisation significative», a fait valoir Justin Nelson, «et il établit un précédent en matière de paiement des détenteurs de droits.» De nombreux autres dossiers sont encore en cours devant des tribunaux américains, initiés par des écrivains, musiciens ou éditeurs de presse pour utilisation non autorisée de leur production. Vendredi, deux écrivains ont lancé un recours, qu’ils souhaitent collectif, contre Apple, accusant le géant de la Silicon Valley d’avoir utilisé des oeuvres contenues dans des bibliothèques pirates pour entraîner les modèles d’IA intégrés dans ses appareils. La plupart des grands acteurs de l’IA générative s’appuient sur la notion juridique d’utilisation équitable («fair use» en anglais), susceptible de limiter l’application du droit de propriété intellectuelle. Dans sa décision de juin, le juge Alsup avait estimé qu’en entraînant ses modèles d’IA, baptisés Claude, avec des milliers de livres, Anthropic s’inscrivait dans le cadre de l’utilisation équitable. «Le principe juridique selon lequel le développement de l’IA sur des oeuvres protégées relève d’une utilisation équitable demeure intact», a souligné la porte-parole d’Anthropic. Cet accord «ne fait que régler un différend sur la façon dont certains documents ont été obtenus», a-t-elle poursuivi. En juin, dans une autre affaire de ce type, concernant Meta, devant la même juridiction, un autre magistrat fédéral avait donné raison au géant des réseaux sociaux, mais tout en expliquant que les plaignants auraient pu soulever des arguments recevables. Les créateurs de contenu, qu’il s’agisse de musique, de livres ou d’articles, s’inquiètent de voir la valeur marchande de leur travail s’effondrer avec l'émergence des interfaces d’IA générative. «Nous espérons qu’il s’agisse du premier exemple d’une longue série de sociétés d’IA à qui on demande des comptes pour le vol de contenu créatif», a réagi l’organisation Human Artistry Campaign, qui milite pour un développement responsable de l’IA. «Ce n’est qu’un début», a écrit l’association sur X, «mais il est marquant et historique.» Thomas URBAIN © Agence France-Presse -
Donald Trump rebaptise le Pentagone en « ministère de la Guerre » pour afficher la puissance américaine
Washington - Donald Trump a signé vendredi un décret visant à rebaptiser le ministère américain de la Défense en «ministère de la Guerre», ajoutant qu’il voulait par là envoyer un «message de victoire» et «de force» au reste du monde. Le président américain a laissé entendre qu’il pouvait se passer d’un vote du Congrès pour procéder à ce changement d’appellation. «Les mots comptent», a dit le chef du Pentagone Pete Hegseth, présent aux côtés de Donald Trump dans le Bureau ovale, assurant que cette nouvelle appellation devait permettre de «restaurer une éthique guerrière». Formellement, il s’agit pour l’instant d’une appellation «supplémentaire», selon un document distribué dès jeudi par la Maison Blanche. Un haut responsable du ministère a indiqué que le coût de cette opération, potentiellement très dispendieuse, deviendrait «plus clair» au fur et à mesure de sa mise en place. Peu après la signature du décret présidentiel, les mots «ministère de la Défense» ont été immédiatement retirés d’un mur dans le Pentagone, devant des caméras de télévision. Le site du ministère a été renommé et Pete Hegseth se présente désormais comme «ministre de la Guerre» sur X. «Nous allons soumettre (ce changement de nom) au Congrès», a prévenu Donald Trump. «Je ne sais pas (si les parlementaires voteront en ma faveur, ndlr), nous verrons bien, mais je ne suis pas sûre qu’ils aient besoin de le faire». «Trop défensif» Ce n’est pas la première fois que le républicain de 79 ans impose ses idées sans passer par la case législative. Son second mandat est marqué par une volonté assumée d'étendre le pouvoir présidentiel, à coups de décrets et de décisions empiétant sur les prérogatives du Congrès. Il a signé vendredi son 200e décret depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Le président des Etats-Unis avait déjà fait part de ce projet qui restaurerait une appellation ayant existé de 1789 à 1947. «Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs», avait-il déclaré. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a mobilisé l’armée pour imposer une image de puissance spectaculaire et combler son appétit de fastes militaires. Il a organisé un rare défilé le jour de son anniversaire, déployé la Garde nationale dans des villes dirigées par ses opposants, et ordonné une frappe exceptionnelle sur un bateau dans les Caraïbes dans le cadre de la lutte affichée contre le narcotrafic. Les démocrates dénoncent régulièrement ce recours aux militaires, révélateur selon eux d’une dérive autoritaire. Contre le «politiquement correct» Le président américain avait eu pendant son premier mandat une relation plutôt contrariée avec l’armée. Son ancien chef d'état-major, le général Marc Milley, l’a qualifié d’"aspirant dictateur». Des articles de presse avaient également attribué à Donald Trump des propos méprisants pour des militaires américains morts au combat. Cette fois, le dirigeant républicain a remanié l'état-major américain pour s’entourer de hauts gradés choisis par ses soins, et a nommé en la personne de Pete Hegseth un ministre à la loyauté farouche. Le chef du Pentagone, adepte d’un discours viriliste et d’opérations de communication musculeuses, a dit vendredi que l’objectif de l’armée américaine était d’atteindre «une létalité maximale, pas une létalité tiède». Il a dit vouloir aller à l’encontre du «politiquement correct». Aurélia END © Agence France-Presse