
Les entreprises sont mises au défi des troubles civils

Voilà un rapport qui colle à l’actualité. En France tout du moins, où le mois de mars pourrait bien rimer avec forte affluence sur le pavé, à l’occasion de la mobilisation plus ou moins paisible contre la réforme des retraites. Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), entité du géant allemand de l’assurance dédié aux grands risques industriels, vient de publier un rapport mondial intitulé «Grèves, émeutes et manifestations - Un test pour la résilience des activités».
L’impact sur l’activité des entreprises des mouvements de protestation et autres troubles civils est selon l’assureur de plus en plus fort et «la tendance devrait s’accentuer». «Outre les dommages matériels onéreux que peuvent subir leurs bâtiments et équipements, des perturbations graves peuvent toucher leurs activités et causer d’importantes pertes d’exploitation», souligne le rapport. En témoigne le coût estimé de plus de 12 milliards de dollars des six plus importants épisodes de troubles civils survenus dans le monde entre 2018 et 2023. Dont 1,1 milliard aux dépens des acteurs de la distribution lors du mouvement des Gilets jaunes.
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Conscience environnementale
AGCS identifie cinq facteurs susceptibles d’augmenter la violence politique à travers la planète, et donc les risques associés, en 2023 et au-delà. La baisse du pouvoir d’achat tout d’abord, l’assureur relevant que l’an dernier un peu plus de la moitié des manifestations dans le monde sont nées de la crise économique. A ce sujet, «bien que les protestations soient généralement calmes, elles pourraient devenir violentes». La méfiance envers les gouvernements et les institutions, ensuite, sur fond notamment d’accusations de corruption. La polarisation des opinions également, à gauche comme à droite, qui «peut être particulièrement violente sur les réseaux sociaux». «Rares sont les démocraties libérales qui maintiennent un certain équilibre, dans lequel les partis politiques se disputent le centre de l’échiquier», note AGCS.
Quatrième élément, la montée de l’activisme, ainsi que les préoccupations climatiques et environnementales. Et à ce titre les entreprises accusées d’engranger trop de bénéfices sur les combustibles fossiles ne sont bien entendu pas les seules touchées.
L’assureur ne manque pas d’appeler les entreprises à la mise en place de bonnes pratiques et politique afin de faire face. Le fait que les troubles sont souvent difficiles à prévoir n’est pas une excuse. La mise à jour régulière d’un plan de continuité d’activité paraît essentielle, tout comme la souscription d’assurance contre les risques spéciaux.
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