Les entreprises françaises en tête de classe pour la RSE

La France ne décroche pas la médaille d’or. Elle ne monte pas même sur le podium. Les entreprises françaises arrivent en quatrième position, mais c’est une remarquable performance quand on scrute les noms des meilleurs élèves encore, à savoir trois des quatre pays nordiques, à savoir la Norvège, la Finlande et la Suède, le Danemark traînant un peu la patte en onzième place. De quoi s’agit-il ? d’un classement mondial (Union Européenne / OCDE / BIC (Brésil, Inde, Chine)) distinguant les entreprises par pays en fonction de leur performance en matière de responsabilité sociétale des entreprises ou RSE. Il s’agit de la cinquième édition de l’étude menée par EcoVadis avec le médiateur des entreprises. L’étude 2023 repose sur l’analyse statistique de plus de 100.000 fiches d’évaluations RSE anonymisées de quelque 62.213 entreprises, dont près de 7.000 françaises, sur une période allant de 2018 à 2022.
Dans le nouveau classement, la France cède une place en dépit d’une progression de 3,3 points du score global de ses entreprises, à 57,6 sur 100 (28% des entreprises ont un score supérieur à 65). Les promoteurs de l’étude pointent que ce score reste supérieur aux moyennes au sein de l’Union européenne, à 55,1, comme de l’OCDE, à 53,1. La France devance l’Italie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Pour Sylvain Guyoton, responsible de la notation chez EcoVadis, «les entreprises françaises continuent de progresser, ce qui est de bon augure pour la mise en application de la directive européenne sur le reporting extra-financier (CSRD)».
Ethique
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Plus précisément, les entreprises françaises ont particulièrement progressé sur les thèmes de l’éthique et, dans une moindre mesure, de l’environnement. L’analyse relève par ailleurs qu’elles sont «au coude à coude» avec les finlandaises sur le thème social et droits humains.

La bonne tenue de la France est confirmée dans le domaine des achats responsables, un critère cher au médiateur des entreprises Pierre Pelouzet, qui estime qu’il «devient un élément incontournable de l’étude». «Le leadership français en la matière est confirmé même si les PME doivent encore être mieux embarquées dans le mouvement», souligne-t-il. Sur ce critère précis, les entreprises françaises se classent également quatrième, avec un score de 48 sur 100, derrière le même trio de tête. Les performances progressent là aussi, avec par exemple 62% des entreprises tricolores ayant au moins une action concrète liée aux achats responsables en place soit 10 points de mieux qu’il y a deux ans. Pas de doute pour Sylvain Guyoton chez EcoVadis, le gain de maturité ici montre que les entreprises «anticipent l’application future de la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDD), une directive européenne visant à appliquer au niveau européen la notion de devoir de vigilance».
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