
Oracle et BEA System d’accord pour former un grand du logiciel d’entreprises
Bea Systems en voulait 21 dollars, Oracle proposait 17, l’affaire s’est conclue à 19,375 l’action. Le concepteur de logiciels BEA Systems a accepté d'être acheté par Oracle pour 8,5 milliards de dollars. En octobre dernier, le concepteur de logiciels de bases de données avait formulé une offre qui avait été rejetée par BEA. Ce dernier s’était dit prêt à discuter avec d'éventuels candidats à son acquisition. Mais aucun ne s'était présenté.
«C’est un bon prix et une bonne opération pour Oracle», commente Trip Chowdhry, analyste de Global Equities Research cité par Reuters.
Oracle a précisé que l’opération augmenterait son bénéfice par action ajusté d’un à deux cents au moins durant la première année faisant suite à sa réalisation. En décembre, le groupe informatique a publié un bénéfice trimestriel en hausse de 35 %, supérieur aux anticipations. Le groupe a fait état d’un résultat net de 1,3 milliard de dollars au titre de son deuxième trimestre fiscal, contre 967 millions de dollars un an plus tôt à la même époque.
L’actionnaire activiste Carl Icahn a fait savoir qu’il soutenait l’offre d’Oracle. Les affiliés d’Icahn, qui détiennent près de 13 % du capital de BEA, voteront en faveur de la fusion, a-t-il déclaré.
L’action BEA flambait de près de 18,9 % à 18,56 dollars à mi-séance sur le Nasdaq. Oracle gagnait 2,98 % à 21,48 dollars.
BEA vend des logiciels d’applications pour serveurs informatiques et des outils utilisés par des développeurs pour créer les systèmes. Ces produits dits de «middleware», qu’Oracle entend renforcer, sont utilisés notamment dans le traitement des transactions, la facturation, le service au client et les échanges boursiers. La proposition d’Oracle intervient à la fin de l’OPA de SAP qui détient 87,18 % de Business Objects. Ces deux opérations devraient renforcer les anticipations d’une consolidation du marché des logiciels pour entreprise. BEA est en concurrence avec IBM et son alliance avec Oracle peut lui faire gagner en compétivité. De son côté, ce dernier a multiplié les rachats dans le secteur ces dernières années pour concurrencer Microsoft et SAP.
L’offre sur BEA est la plus grosse opération de croissance externe lancée par Oracle depuis le rachat de Siebel Systems pour environ six milliards de dollars début 2006. Le groupe a racheté en 2007 Hyperion Solutions pour plus de trois milliards de dollars.
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Manille - Des milliers de Philippins ont manifesté dimanche à Manille, un mouvement émaillé d’accrochages avec la police, pour dire leur colère face à un scandale de corruption autour d’infrastructures anti-inondations «fantômes», qui auraient coûté des milliards de dollars aux contribuables. Près de 50.000 personnes se sont réunies dimanche matin dans le parc Luneta de la capitale, selon des estimations municipales. Et plusieurs milliers d’autres ont participé à un rassemblement dans l’après-midi sur une avenue emblématique des manifestations de masse qui avaient chassé Ferdinand Marcos, père du président actuel, en 1986. Le mouvement a dégénéré lorsque la police antiémeute a utilisé des canons à eau lors d’affrontements avec des dizaines de protestataires, pour la plupart des jeunes masqués, qui ont lancé des pierres et brisé les vitres d’un poste de police. Les forces de l’ordre ont arrêté 72 personnes, dont 20 mineurs, lors de deux incidents distincts qui ont fait au moins 39 blessés parmi les policiers, a indiqué un porte-parole de la police, Hazel Asilo. Il était impossible de déterminer dans l’immédiat si les personnes arrêtées étaient «des manifestants ou simplement des fauteurs de troubles», a-t-il dit à l’AFP. Les projets d’infrastructures anti-inondations sont au coeur du plus grand scandale de corruption depuis des décennies aux Philippines. Il a déjà précipité la chute du président du Sénat et de Martin Romualdez, président de la chambre basse et cousin du chef d’Etat. La question était au centre du discours sur l'état de la nation du président Ferdinand Marcos en juillet, après plusieurs semaines d’inondations meurtrières dans l’archipel. «C’est très rare que je prenne part à des manifestations», a déclaré à l’AFP Mitzi Bajet, un designer de 30 ans qui a voulu dire : «ça suffit maintenant !». «S’il y a un budget pour des projets fantômes, alors pourquoi n’y a-t-il pas de budget pour le secteur de la santé ?», s’interroge Aly Villahermosa, une étudiante infirmière de 23 ans qui qualifie le détournement de fonds publics de «véritablement honteux». Teddy Casino, président de Bagong Alyansang Makabayan, une alliance d’organisations de gauche, demande pour sa part le remboursement des fonds et de la prison pour les responsables. «Les gens descendent dans la rue et expriment leur indignation dans l’espoir de faire pression sur le gouvernement pour qu’il fasse réellement son travail,» explique-t-il. Paiements en espèce Le président Ferdinand Marcos Jr., qui avait déclaré comprendre la colère populaire, avait demandé que les manifestations restent pacifiques. Mais des journalistes de l’AFP ont vu des groupes de jeunes jeter des pierres et des bouteilles à des policiers et incendier les pneus d’un camion près d’un pont conduisant au palais présidentiel. Parmi les participants aux affrontements, certains brandissaient le drapeau pirate, vu lors des récentes manifestations en Indonésie, déclenchées par les bas salaires, le chômage et la colère suscitée par les avantages accordés aux parlementaires, qui ont fait au moins dix morts. Plus tôt ce mois-ci, les propriétaires d’une entreprise de construction ont accusé près de 30 parlementaires et des responsables du Département des Travaux publics et des autoroutes (DPWH) de recevoir des paiements en espèces. Le préjudice financier s'élèverait à 118,5 milliards de pesos (1,75 milliard d’euros) entre 2023 et 2025, selon le ministère philippin des Finances. Greenpeace a suggéré un chiffre bien plus élevé, proche des 15,3 milliards d’euros. Pour Elizabeth Abanilla, une octogénaire rencontrée par l’AFP lors d’une récente visite à Bulacan, une province au nord de Manille touchée par les crues, aussi bien les hommes politiques que les chefs d’entreprises sont coupables. «Ils n’auraient pas dû remettre (l’argent) avant que le travail soit terminé», estime-t-elle. © Agence France-Presse -
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