
Madrid relativise le dérapage budgétaire des régions au premier semestre
Pas de quoi s’alarmer. C’est en substance le message qu’a voulu faire passer jeudi la ministre espagnole de l’Economie, Elena Salgado, à la lecture des chiffres du déficit budgétaire des régions au premier semestre. Il atteint en cumulé 1,2% du produit intérieur brut (PIB), à seulement 10 points de base de l’objectif fixé pour l’année entière. «Les régions se sont engagées sur leurs objectifs budgétaires», a rappelé la ministre, ajoutant que la méthodologie employée faisait que ces données n'étaient pas directement comparables avec celles utilisées dans le calcul final du déficit du secteur public.
Pour autant, le gouvernement a décidé de tenir des réunions avec les douze communautés qui affichent un déficit supérieur à 0,75%. Elles permettront de définir si besoin des mesures supplémentaires, alors que les régions ont sous leur coupe plus d’un tiers des dépenses publiques. Parmi les cancres, la communauté de la Castille-La Manche porte le bonnet d'âne avec un déficit de 4,16% du PIB, suivie par l’Estrémadure (-2,59%) et les îles Baléares (-2,11%). Ce chiffre de -1,2% «n’est pas mauvais», a confirmé Gilles Moec, économiste de Deutsche Bank. «Le deuxième trimestre est généralement le pire pour les régions espagnoles et nous connaissons déjà quelques mesures correctives pour la seconde partie de l’année», a-t-il ajouté.
Au-delà de la situation des régions, celle des Cajas continue de mobiliser toute l’attention du gouvernement. Dernier épisode en date, Novacaixagalicia (NCG) va obtenir 2,47 milliards d’euros du Fonds public de restructuration du système financier (Frob) et d’investisseurs privés pour porter son ratio de capital core tier one à 10,45%, le seuil minimum étant de 10% depuis février dernier. Selon Expansión, l’opération implique une décote comprise entre 75% et 85% de la valeur comptable de l'établissement, soit davantage que Bankia lors de son IPO. NCG, qui a déjà entrepris une cure d’amaigrissement de sa structure et engagé une réduction des actifs pondérés du risque, tentera de se redonner de l'élan en prenant le nom de NCG Banco. Mais selon El Pais, le Frob a encore du travail en perspective; il devrait se porter au secours de CatalunyaCaixa et Unnim. Elena Salgado a assuré que le Fonds disposait de moyens «plus que suffisants» pour assurer sa mission.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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