
La banque centrale russe tente de contrer les effets de la crise ukrainienne
La banque centrale russe tente d’enrayer la chute du rouble et les sorties de capitaux provoquées par la crise ukrainienne. L’institution dirigée par Elvira Nabiullina, a relevé par surprise hier son taux directeur de 150 points de base à 7%.
«Cette décision doit permettre de prévenir les risques qu’entraîne la récente augmentation de la volatilité des marchés financiers pour l’inflation et la stabilité financière», affirme la banque centrale dans son communiqué. Selon Bloomberg, il s’agit de la plus forte hausse connue par un taux de référence russe depuis juin 1998. Le rouble s’est un peu renforcé face au dollar après cette annonce, à 36,4 hier après-midi. La devise a cependant perdu plus de 10% face à l’euro et au billet vert depuis le début de l’année. Cette faiblesse de la devise pèse sur l’inflation qui, à 6,1% sur un an en janvier, reste au-dessus de la cible de la banque centrale fixée à 5%.
«Ce mouvement censé prévenir une hausse de l’inflation pourrait se révéler insuffisant si les tensions en Crimée s’exacerbent», assure l’économiste de BNP Paribas CIB, Michal Dybula. Le stratégiste de SG CIB, Benoît Anne, partage ce scepticisme. «Le choc asséné à la confiance des investisseurs dans la Russie a été très important et nous faisons désormais face à un risque sérieux de fuite de capitaux qui ne sera pas contenu par une hausse de taux de 150 points de base», explique-t-il. A ses yeux, la banque centrale ferait bien mieux d’intervenir massivement sur le marché des changes. «On signale que la banque centrale a vendu environ 10 milliards de dollars aujourd’hui, mais il faudrait beaucoup plus pour renforcer la confiance des investisseurs à nos yeux», estime-t-il.
La banque centrale intervient régulièrement sur le marché des changes pour endiguer la volatilité de sa devise. Ses interventions se font dans un corridor de fluctuation (de 35,4 à 42,40) du rouble face à un panier de devises constitué de dollars et d’euros. Au début du mois de février, bien qu’à leur plus bas niveau depuis trois ans, les réserves de change atteignaient 490 milliards de dollars.
Le ministre délégué à l’économie, Andrey Klepach, a fait savoir que les sorties de capitaux pourraient atteindre 35 milliards de dollars au cours du premier trimestre, soit plus de la moitié des sorties enregistrées (63 milliards de dollars) en 2013. Cette hausse des taux intervient alors que la Russie a enregistré une croissance de seulement 1,5% en 2013 contre 3,4% en 2012.
Plus d'articles du même thème
-
Le directeur général de CVC envisagerait de quitter ses fonctions dans les deux prochaines années
Son successeur serait trouvé en interne. -
La France se rapproche dangereusement du clan des mauvais payeurs du Sud
Dans son étude sur les retards de paiement en entreprises, le cabinet Altares pointe le mauvais classement de l'Hexagone qui connaît la plus forte dégradation en Europe. Pourtant des solutions existent, à commencer par celle de changer d'état d'esprit et d'afficher les bons payeurs, estime le directeur des études. -
Le FEI engage 30 millions d'euros dans un fonds de dette dédié au secteur de la défense
Le véhicule, géré par Sienna Investment Managers, vise une taille cible de 500 millions d’euros à 1 milliard d'euros d'ici 2026
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Eramet subit deux revers en Indonésie
- Jean-Baptiste Tricot (Axa) : « Nous continuerons à travailler avec Axa IM dans les mêmes conditions »
- Le fonds de pension néerlandais PFZW poursuit la rotation drastique de ses gérants
- CNP Assurances pourrait céder trois immeubles dans le centre de Paris
Contenu de nos partenaires
-
Affaire Legrand-Cohen: la patronne de France Télévisions accuse CNews d'être «une chaîne d'extrême droite»
Paris - CNews est «une chaîne d’extrême droite», a accusé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans une interview au Monde publiée jeudi, en plein conflit entre l’audiovisuel public et les médias de la galaxie Bolloré au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. «Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d'être une chaîne d’extrême droite!», a déclaré la dirigeante du groupe public, qui emploie pour la première fois ce qualificatif au sujet de la chaîne info, première de France en part d’audience. Mme Ernotte Cunci et son homologue de Radio France, Sibyle Veil, ont été entendues mercredi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont accusés de connivence avec le PS après la diffusion début septembre, par le magazine conservateur L’Incorrect, d’une vidéo les montrant en pleine conversation avec deux responsables socialistes. Cette affaire a provoqué un conflit inédit, à un an et demi de la présidentielle de 2027. D’un côté, les médias privés dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, dont CNews et la radio Europe 1, accusent l’audiovisuel public de parti pris pour la gauche. De l’autre, France Télévisions et Radio France contre-attaquent et en appellent à l’Arcom et aux pouvoirs publics. «La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence (...). A un moment, il faut dire stop», tonne Mme Ernotte Cunci dans Le Monde. «Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité», poursuit-elle, en faisant le parallèle avec les Etats-Unis de Donald Trump. Interrogée sur le fait de savoir si l’audiovisuel public était suffisamment soutenu par l’Etat et les politiques, elle a répondu: «Je pose la question». «Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas», a-t-elle développé, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires. Par ailleurs, Mme Ernotte Cunci a affirmé qu’elle n'était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, porté par la ministre de la Culture sortante Rachida Dati. «J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance», a expliqué la patronne de France Télévisions pour justifier ce revirement. © Agence France-Presse -
Journée de grève: Bruno Retailleau annonce qu'un «sabotage» a été déjoué dans le Morbihan
Paris - Une tentative de sabotage sur le réseau d’eau dans le Morbihan a été déjouée et «des points de blocage débloqués» en région parisienne, a annoncé jeudi Bruno Retailleau, promettant d'être «intraitable» en cas de débordements lors de la journée de grève du 18 septembre. «Dans le Morbihan, il y a eu une tentative de sabotage sur un réseau d’eau, il y a une vanne qui était fermée», a expliqué le ministre démissionnaire de l’Intérieur à la presse lors d’un déplacement porte d’Orléans. «On a eu des tentatives de blocages sur Paris. Autour de Paris, c’est des dépôts de bus à Aubervilliers, par exemple, à Saint-Denis. On a déjà débloqué un certain nombre de blocages. D’autres tentatives sont en cours, elles subiront le même sort: nous débloquerons les dépôts partout en France», a encore assuré Bruno Retailleau. Entre 5 et 8.000 «individus dangereux» «venus mettre le désordre» sont attendus lors de cette journée de mobilisation à travers la France, où jusqu'à 900.000 personnes pourraient descendre dans la rue, une première depuis le mouvement contre les retraites de 2023, qui avait régulièrement réuni un million de manifestants. «La consigne est très très claire: dès qu’il y a le moindre dérapage, il faut que les forces de l’ordre aillent au contact pour interpeller, pour remettre les individus à la justice. La consigne, elle est simple. C’est de ne supporter aucun blocage quand il y a blocage, c’est de ne supporter aucun blocage. Quand il y a blocage, on débloque», a poursuivi le ministre de l’Intérieur. «Nous serons intraitables.» Environ 80.000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l’ensemble du territoire, appuyés par vingt-quatre Centaures (dont huit à Paris), les véhicules blindés de la gendarmerie, et dix engins lanceurs d’eau (deux à Paris). Les points d’attention pour les forces de l’ordre restent, comme lors du mouvement «Bloquons Tout» du 10 septembre, les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux. Les organisations syndicales appellent à faire grève et à manifester pour contester des mesures budgétaires qualifiées de «brutales» annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pour l’heure pas écartées. © Agence France-Presse -
Etats-Unis: l'expulsion de l'étudiant pro-palestinien Mahmoud Khalil ordonnée par une juge
Washington - Une juge américaine a ordonné l’expulsion du militant pro-palestinien Mahmoud Khalil vers l’Algérie ou la Syrie, selon un arrêt rendu public mercredi. Cette décision est susceptible d’appel. Le leader du mouvement de contestation pro-palestinienne de l’université Columbia, à New York, devra «être expulsé des Etats-Unis vers l’Algérie, ou à défaut vers la Syrie» en raison d’une irrégularité dans sa demande de titre de séjour, a statué une juge de Louisiane, Jamee Comans, dans un arrêt prononcé le 12 septembre. Né en Syrie de parents palestiniens et titulaire d’une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars à New York par la police fédérale des frontières (ICE) et incarcéré en Louisiane. Il avait été libéré le 21 juin, mais sa procédure d’expulsion était toujours en cours. Devenu le symbole de la volonté du président américain Donald Trump de museler le mouvement de soutien à la Palestine sur les campus, Mahmoud Khalil a été accusé par l’administration Trump d'être un «soutien du Hamas». Fraîchement diplômé de Columbia et marié à une dentiste née au Michigan, qui a donné naissance à leur fils alors qu’il était en détention, Mahmoud Khalil dispose d’une carte verte de résident permanent. Dans son arrêt, la juge estime que les irrégularités reprochées à M. Khalil dans sa demande de titre de séjour ne relevaient pas d’un oubli provenant d’une personne «mal informée ou insuffisamment éduquée», mais d’une démarche visant à «présenter délibérément de manière inexacte des faits». Dans une déclaration à l’Union américaine pour les libertés civiles (Aclu), M. Khalil a réagi à son ordre d’expulsion en estimant qu’"il n’est pas surprenant que l’administration Trump continue d’adopter des mesures de rétorsion à mon encontre parce que j’exerce ma liberté d’expression». © Agence France-Presse