Toute l’actualité des offres publiques d’achat ou d’échange concernant les grandes entreprises françaises et internationales : conditions des opérations, intérêt des actionnaires, calendrier, résultats des offres, impact sur la société prédatrice.
C’est une première victoire pour les syndicats de Suez, farouchement opposés au rachat de leur groupe par Veolia. Le tribunal judiciaire de Paris, saisi en référé par les comités sociaux et économiques (CSE) de Suez, a ordonné vendredi la suspension des effets de l’acquisition par Veolia des actions Suez détenues par Engie ainsi que de l’OPA prévue dans la foulée par le groupe de services aux collectivités sur son rival.
Le groupe canadien GardaWorld, qui a lancé en septembre dernier un projet d’offre hostile sur son concurrent britannique G4S, a annoncé, mardi, qu’il allait commencer à rencontrer les actionnaires de son rival. G4S a rejeté la proposition de GardaWorld, l’estimant «inintéressante et opportuniste». GardaWorld propose 190 pence par action, ce qui valorise G4S à 2,97 milliards de livres (3,26 milliards d’euros). Le groupe canadien a déjà relevé son prix par deux fois.
Le groupe canadien GardaWorld, qui a lancé en septembre dernier un projet d’offre hostile sur son concurrent britannique G4S, a annoncé mardi qu’il allait commencer à rencontrer les actionnaires de son rival. G4S a rejeté la proposition de GardaWorld, estimant qu’elle est « inintéressante et opportuniste ».
Veolia a remporté la bataille. Réuni lundi soir, le conseil d’administration d’Engie a voté en faveur de la vente de 29,9% du capital de Suez à Veolia. La vente se fait au prix de 18 euros par action, soit un montant total de l’ordre de 3,4 milliards. L’opération sera réalisée très rapidement, a indiqué Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie, lors d’une conférence de presse. « L’offre finale est conforme aux attentes du conseil, en termes de prix et de garanties sociales », a ajouté Jean-Pierre Clamadieu.
Alors que le conseil d’administration d’Engie qui doit décider du sort de Suez débute à 18 heures, Ardian a annoncé lundi en début d’après-midi renoncer à soumettre une offre ferme au conseil d’administration d’Engie portant sur sa participation dans le capital du groupe de services à l’environnement.
Faute d’ADP, dont la privatisation est en sommeil, Vinci se rabat sur une autre proie. Le groupe français a annoncé vendredi avoir présenté une «proposition non engageante» en vue d’acquérir la division industrielle de son alter ego espagnol ACS, baptisée Cobra, pour une valeur d’entreprise de 5,2 milliards d’euros. Sur ce montant, Vinci paierait 2,8 milliards d’euros en numéraire, le solde pouvant être versé en actions ou en numéraire, a indiqué le groupe de construction et de concessions français. La division industrielle d’ACS a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros. Le conseil d’administration d’ACS a étudié cette proposition et décidé de poursuivre les négociations.
Faute d’ADP, dont la privatisation est en sommeil, Vinci se rabat sur une autre proie. Le groupe français a annoncé vendredi avoir présenté une «proposition non engageante» en vue d’acquérir la division industrielle de son alter ego espagnol ACS, baptisée Cobra, pour une valeur d’entreprise de 5,2 milliards d’euros.
Ardian a confirmé jeudi matin une marque d’intérêt à acheter 29,9% du capital de Suez à Engie, volant ainsi au secours du groupe de services à l’environnement qui lutte contre le projet d’OPA de son concurrent Veolia.
Veolia n’a pas convaincu Suez. Alors que son concurrent a dévoilé mercredi matin une nouvelle offre, avec un prix relevé à 18 euros par action, le conseil d’administration de Suez, qui s’est réuni dans la foulée, «a constaté que les propositions faites ce-jour par Veolia restent floues et qu’elles ne garantissent pas l’intérêt des actionnaires et parties-prenantes que le conseil est chargé de défendre». Selon lui, «rien ne garantit» que les actionnaires de Suez «bénéficieront d’une offre en numéraire au même prix et conditions qu’Engie». «L’OPA en numéraire évoquée par le PDG de Veolia depuis le communiqué du 30 août de Veolia n’est pas reprise dans le document diffusé ce-jour. Ce processus crée une rupture d’égalité dans le traitement des différents actionnaires», appuie le conseil de Suez.
Ce sera finalement 18 euros par action. Veolia a annoncé ce matin sa nouvelle offre sur Suez qu’il remettra ce jour à Engie. Le prix par action a été augmenté à 18 euros par action, contre 15,5 euros auparavant, coupon attaché. « Ayant pris en compte les préoccupations de l’Etat et d’Engie, Veolia a décidé d’améliorer sa proposition dans l’ensemble de ses composantes afin de présenter la meilleure offre possible en vue de la délibération du conseil d’Engie de ce jour », explique Veolia dans un communiqué. Cela représente un montant de 3,4 milliards d’euros pour le bloc de 29,9% détenu par Engie.
Le conseil d’administration d’Engie ne se prononcera que demain sur le projet d’offre d’achat de Veolia sur 29,9% du capital de Suez. Mais Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie, a déjà clairement exprimé sa position. « Nous sommes convaincus que le projet industriel est solide, nous sommes convaincus que Veolia est prêt à apporter des garanties en termes d’emploi qui nous satisfont et nous avons le sentiment que sur la gouvernance de l’ensemble Veolia est prêt à offrir un certain nombre d’opportunités qui permettront de constituer une équipe de direction mixte », a déclaré mardi matin Jean-Pierre Clamadieu devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. L’offre de Veolia « a le mérite pour Engie d’être extrêmement claire, soumise à aucune contrainte du point de vue de la concurrence, donc absolument sans risque », a ajouté le dirigeant.
Le cours de l’action Suez progresse de 3,62% à 14,74 euros vendredi matin à la Bourse de Paris alors qu’Antoine Frérot, le PDG de Veolia, a annoncé lors d’une conférence de presse qu’il « présentera ce soir au conseil d’administration d’Engie une offre améliorée sur Suez », par rapport à celle dévoilée fin août. « Le prix de l’offre sera amélioré, mais je ne dis pas combien », a ajouté Antoine Frérot, en ajoutant que le prix n’est pas le seul critère.
Alors qu'Engie réunit ses administrateurs aujourd'hui, la pilule empoisonnée de Suez vise tout autant à gêner l'attaque de Veolia qu'à pousser son actionnaire à temporiser.
L’animosité monte entre Veolia et Suez. Antoine Frérot, le PDG de Veolia, a dénoncé sur BFM Business le « coup fourré » de Suez qui avait dévoilé la veille au soir la création d’une fondation néerlandaise pour sanctuariser la propriété de sa division eau France. « Ils ont trahi leur entreprise, leurs actionnaires, y compris Engie, ils ont même trahi la France », a lancé Antoine Frérot. Il a précisé que Veolia « [regarderait] juridiquement » la décision de Suez qui vise à le protéger du projet d’OPA de son concurrent.