Ni finance, ni tech, le modèle de Greensill s’est effondré

La société, qui externalisait ses financements, sous-traitait également sa technologie. Credit Suisse, qui finançait l’activité de la société a mis à pied certains responsables
Franck Joselin
Greensill, spécialiste britannique d'une forme d'affacturage
Greensill, spécialiste britannique d'une forme d'affacturage  -  Greensill

Les potentiels sauveurs de ce qu’il reste de Greensill ne se bousculent pas. Le fonds Apollo, en pourparlers pour reprendre une partie des activités de la société d’affacturage inversé, vient de claquer la porte. Selon le Financial Time, le fonds avait déjà refusé de financer la compagnie il y a plusieurs semaines avant que ses ennuis n’apparaissent au grand jour, à cause de ses liens avec l’homme d’affaires Sanjeev Gupta.

Après l’arrêt du financement de Greensill par Credit Suisse, conséquence du refus de Tokio Marine d’assurer les créances de l’affactureur, le fonds avait de nouveau envisagé de reprendre une partie des activités de Greensill, via sa société d’assurance Athene, dont il a racheté la totalité du capital. Sur son site internet, Greensill précise même que les trois administrateurs de Grant Thornton nommés après le dépôt de bilan de la société le 8 mars étaient « en discussion avec une tierce partie intéressée par le rachat de certaines activités de Greensill ».

Mais, encore une fois, le projet devrait tomber à l’eau. Apollo serait revenu sur sa décision, car la société technologique Taulia qui travaille avec Greensill, a reçu une ligne de 6 milliards de dollars de la part de banques, dont JPMorgan, pour financer les clients les plus solvables de la société en difficulté. En clair, non seulement Greensill, qui se définit comme étant une fintech, ne disposait pas de financement, contrairement aux sociétés d’affacturage rattachées pour la plupart à des banques, mais elle ne disposait pas non plus de la technologie. C’est donc à Taulia, une société américaine qui propose aussi l’affacturage inversé que revient l’activité ayant potentiellement le plus de valeur. Pas étonnant dès lors qu’Apollo ait renoncé à racheter l’affactureur en difficulté, vidé de sa substance.

Alors que, côté entreprises, le conglomérat de Sanjeev Gupta, GFG Alliance, utilisant les services d’affacturage de Greensill, connaît des difficultés,ce qui a fait réagir, en France, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, Credit Suisse a commencé à rembourser ses clients. La banque a par ailleurs, selon les informations du site Finews.ch et selon nos informations, mis à pied Michel Degen, son responsable de la gestion d’actifs en Suisse, en l’Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que le responsable de la gestion taux, Luc Mathys. Enfin, un banquier zurichois, a aussi été prié de cesser temporairement ses activités.

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