Teva s’apprête à consolider son assise sur le marché des génériques

Le groupe israélien, numéro un mondial des génériques, va racheter l’activité d’Allergan dans ce domaine pour plus de 40 milliards de dollars.
Antoine Duroyon

Une nouvelle opération d’envergure se profile dans le secteur pharmaceutique. Le laboratoire israélien Teva pourrait annoncer dès aujourd’hui le rachat des génériques d’Allergan, ont rapporté hier plusieurs médias anglo-saxons. Une opération dont la valeur avoisinerait 40,5 milliards de dollars (36,8 milliards d’euros). Par le biais de cette transaction, Allergan, qui a dévoilé il y a quelques mois sa fusion avec Actavis, scinderait son activité dans les génériques (un tiers de son chiffre d’affaires) pour se concentrer sur ses médicaments sous marque.

Ceux-ci, qui comprennent notamment le Botox et le traitement de la maladie d’Alzheimer Namenda, génèrent des marges pouvant atteindre les 80%, contre 50% pour les génériques. Signe de cette évolution vers des produits à forte valeur ajoutée, Allergan a fait part hier de l’acquisition de la biotech Naurex, qui développe un antidépresseur à action rapide, pour 650 millions de dollars en numéraire. Le deal avec Teva lui permettrait en outre d’alléger une dette qui s’est envolée à plus de 44 milliards de dollars à la suite de l’union avec Actavis.

Les génériques cédés par Allergan seraient ainsi intégrée à Teva, actuel numéro un mondial des génériques avec une capitalisation boursière de 60 milliards de dollars. Cette opération permettrait au groupe israélien d’effacer l'échec du rachat de Mylan, ce dernier préférant un projet de rapprochement avec Perrigo. Elle donnerait également à Teva un poids accru sur le marché très compétitif des génériques, avec la perspective de synergies de coûts. Teva doit notamment faire face à l’arrivée de concurrent qui se positionnement sur le marché du Copaxone, son traitement contre la sclérose en plaques.

Selon le Wall Street Journal, certains détails faisaient encore l’objet de négociations ce week-end, notamment le sort réservé au réseau de distribution d’Allergan. Celui-ci représente des revenus nets d’environ 462 millions de dollars chaque trimestre. Si elle se concrétise rapidement, l’opération entre Allergan et Teva marquera une nouvelle étape dans le processus de consolidation du secteur pharmaceutique mondial. Les opérations de rapprochement annoncées depuis le début de l’année dépassement désormais les 180 milliards de dollars, selon Bloomberg. Soit un niveau proche des 200 milliards de dollars comptabilisés sur l’ensemble de 2014.

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