Teva convoite Mylan pour contrer la concurrence indienne

Le numéro un mondial des génériques a déposé une offre non sollicitée de 40,1 milliards de dollars sur l’américain Mylan.
Antoine Landrot

La fièvre des acquisitions dans le secteur des médicaments génériques ne retombe pas. Deux semaines après que le fabricant américain Mylan a proposé d’acheter son compatriote Perrigo, Teva Pharmaceutical a déposé, hier, une offre non sollicitée sur Mylan.

Conseillé par Barclays et Greenhill, l’israélien propose 82 dollars par action, ce qui représente 40,1 milliards de dollars, financés pour moitié en numéraire, pour moitié en titres. En cas de succès, il s’agirait de l’acquisition la plus importante depuis le début de l’année dans le secteur pharmaceutique.

L’offre représente une prime de 37,7% par rapport au cours de clôture de Mylan le 7 avril, la veille de l’annonce de son OPA sur Perrigo, et de 48,3% par rapport au 10 mars, la veille des premières rumeurs de transaction entre Mylan et Teva. «La proposition de Teva est bien plus attrayante pour les actionnaires de Mylan que le projet d’acquisition de Perrigo annoncé le 8 avril, de même que le maintien de l’indépendance de Mylan», affirme le groupe israélien. Il revendique des synergies de coût et des économies fiscales d’environ deux milliards de dollars par an. La fusion aurait un effet relutif sur le bénéfice par action de près de 30% la troisième année. De son côté, hier le conseil d’administration de Perrigo a rejeté à l’unanimité l’offre de rachat de Mylan.

Ce dernier n’a pas réagi à l’offre de Teva, hier, mais son PDG Robert Coury avait fait savoir le 17 avril – jour de la publication par Bloomberg d’une dépêche sur une offre imminente de Teva – que «Mylan est totalement convaincu par sa stratégie d’indépendance, dont sa proposition d’acquisition de Perrigo fait partie. [...] Nous avons étudié il y a quelque temps le potentiel d’un rapprochement entre Mylan et Teva et il nous semble clair qu’un tel rapprochement n’a aucune logique industrielle ni culturelle. En outre, il en résulterait de nombreux doublons dans les activités: il serait douteux que l’opération obtienne le feu vert des autorités de la concurrence».

Ce rejet – classique dans le cadre d’OPA hostile – peut être interprété comme une volonté de faire monter les enchères. En effet, le groupe israélien dispose d’une certaine marge de manœuvre: son offre valorise Mylan 20 fois ses bénéfices et 13,5 fois son Ebitda estimé pour 2015, alors que le secteur affiche un PER moyen de 22,8 et une valeur d’entreprise moyenne de 16 fois l’Ebitda. Il pourrait donc accroître son offre sans sembler payer trop cher.

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