
Telekom Austria accroît sa flexibilité pour investir en Europe de l’Est
Bien que le principe d’une augmentation de capital d’un milliard d’euros de Telekom Austria ait été décidé dès le printemps, il aura fallu plus de six mois à ses deux actionnaires principaux pour annoncer le lancement effectif de l’opération à partir d’aujourd’hui. America Movil et la holding publique autrichienne ÖIAG, qui détiennent respectivement 59,7% et 28,4% de l’ex-opérateur historique, ont indiqué vendredi qu’ils exerceraient l’intégralité de leurs droits préférentiels de souscription afin de ne pas se laisser diluer par cette opération ouverte jusqu’au 24 novembre.
Tous deux se sont engagés à ne pas céder de titres durant six mois, après quoi l’opérateur mexicain, contrôlé par l’homme d’affaires Carlos Slim, abaissera progressivement sa participation sur une période de 24 mois pour que le capital flottant de sa filiale atteigne au minimum 24%.
Les 221,5 millions d’actions Telekom Austria à émettre, qui seront cotées à partir du 27 novembre à la Bourse de Vienne, sont proposées au prix unitaire de 4,57 euros, à raison d’une action nouvelle pour deux anciennes. Ceci correspond à une décote proche de 24% par rapport au cours de clôture de vendredi et de 36% sur le prix payé en mai dernier par America Movil pour devenir majoritaire dans Telekom Austria, via un pacte d’actionnaires avec ÖIAG. Citigroup et Deutsche Bank ont été choisis pour coordonner cette levée de fonds, assistés par Erste Bank, Raiffeisen Centrobank et UniCredit en tant que teneurs de livres.
Le produit de l’augmentation de capital «servira à renforcer le bilan du groupe, à accélérer les investissements dans les infrastructures, principalement en Autriche, et à faciliter des acquisitions», a déclaré le directeur général Hannes Ametsreiter. L’objectif d’America Movil, qui possède par ailleurs 23% du néerlandais KPN, est de faire de sa filiale autrichienne son véhicule d’investissement en Europe de l’Est, avec un renforcement prioritaire sur les marchés de la région où celle-ci est déjà présente (Bulgarie, Croatie, Serbie, Slovénie, Biélorussie, Macédoine).
Avec une dette nette de 3,5 milliards d’euros à fin septembre, soit environ 5,2 fois l’excédent brut d’exploitation attendu en 2014, Telekom Austria «va gagner une certaine marge de manœuvre, mais des acquisitions importantes ne seront possibles qu’après un redressement des conditions d’exploitation sur ces marchés», juge Heinz Steffen, analyste chez Fairesearch.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron