Suez Environnement profite de l’exubérance du marché des convertibles

La demande est actuellement telle que le groupe a placé pour 350 millions d’euros d’Oceane sans coupon, sans rendement, et avec une prime de 30%
Olivier Pinaud
Suez Environnement a placé pour 350 millions d’euros de convertibles à zéro coupon. Photo Bloomberg.
Suez Environnement a placé pour 350 millions d’euros de convertibles à zéro coupon. Photo Bloomberg.  - 

Zéro coupon, zéro rendement. A ce prix-là, Suez Environnement aurait eu tort de se priver. Comme Capgemini l’avait fait en octobre dernier avec une obligation remboursable, le groupe de services à l’environnement a placé hier pour 350 millions d’euros d’obligations convertibles avec un coupon nul. Ces obligations à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles et/ou existantes (Oceane) ont été émises au pair à une valeur nominale de 18,37 euros offrant une prime de 30% par rapport au cours de référence de l’action Suez Environnement, dans le haut de la fourchette proposée par l’émetteur qui s’aventurait pour la première fois sur ce produit.

«Le marché a résisté pendant longtemps au zéro coupon. Mais après Capgemini et Swiss Life l’an dernier, ou l’échangeable émise par le tchèque CEZ en actions Mol fin janvier, l’opération de Suez Environnement confirme que c’est possible pour les plus belles signatures», indique Bruno Magnouat, responsable global de l’equity linked à la Société Générale, la banque qui a coordonné l’opération d’hier, épaulée par Goldman Sachs, Morgan Stanley et RBS, puis par BNP Paribas, CM-CIC et ING.

Ces émetteurs profitent de conditions de marché qui leur sont aujourd’hui extrêmement favorables pour se financer dans de très bonnes conditions, largement susceptibles de compenser l’effet de dilution potentielle. «Les investisseurs sont à la recherche de nouveaux titres, particulièrement dans la catégorie investment grade, notamment pour rééquilibrer leurs portefeuilles alors que de nombreuses convertibles sont aujourd’hui dans la monnaie et offrent donc peu d’optionnalité», avance Pierre-Alexis Renaudin, responsable de l’equity linked chez Morgan Stanley pour la zone EMEA, pour expliquer la demande des investisseurs même pour du zéro coupon-zéro rendement.

Par ailleurs, selon lui, «même si sa partie optionnelle est techniquement un peu plus chère qu’une option classique, la convertible offre une protection à la baisse efficace sur une maturité longue. Elle répond également à des investisseurs qui souhaitent être investis à 100%».

Les investisseurs y trouveraient donc leur compte. Et ils en redemanderaient. Selon les estimations, ils auraient encore près de 10 milliards de dollars à réinvestir dans cette classe d’actifs.

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