Spie se prépare à retenter sa chance à la Bourse de Paris

L’IPO reste la priorité, selon la direction du groupe de services industriels qui travaille à une réduction du poids de la France dans le chiffre d’affaires.
Olivier Pinaud

Spie va retenter sa chance. «L’introduction en Bourse reste l’objectif», a assuré hier le PDG Gauthier Louette, alors que le groupe de maintenance et de services industriels avait dû rebrousser chemin en octobre 2014. Avec quelques mois de recul, Gauthier Louette est persuadé que «l’IPO était arrivée à un mauvais moment sur le marché» et que le faible appétit des investisseurs pour la société, tout du moins au prix proposé de 10 fois l’Ebitda, n’était pas un rejet de son modèle.

Le calendrier de la nouvelle tentative n’est pas encore arrêté. «Ce n’est pas une question à l'étude pour l’instant», précise Gauthier Louette, ce qui annonce une opération plutôt dans le courant du second semestre 2015. Ce délai permettrait notamment à Spie de montrer au marché les fruits de ses efforts de désensibilisation de son modèle à la France. En 2013, l’Hexagone représentait 54% de son chiffre d’affaires, ce qui avait nourri une partie des réticences des investisseurs lors de l’IPO. En 2014, la proportion est tombée à 46%. Même en intégrant les revenus générés dans le nucléaire auprès d’EDF, d’Areva et du CEA, une activité logée dans une division à part, le poids de la France est de 49% en 2014 contre 58% en 2013. Satisfait d’être passé sous le seuil des 50%, Gauthier Louette n’a pas fixé de nouvel objectif même si la volonté est de poursuivre l’européanisation de Spie. «Nous voudrions avoir un vrai deuxième marché domestique en Europe qui pourrait être l’Allemagne», explique le PDG. Le rachat des activités services de Hochtief en 2013, suivi d’opérations en Suisse en 2014, lui ont permis de plus que doubler ses positions dans la région Allemagne et Europe centrale, de 6% à 15% entre 2013 et 2014. De nouvelles acquisitions dans les prochains mois sont annoncées.

Si l’IPO reste la priorité, Spie n’est pas dans l’urgence. Le refinancement de la dette réalisé en janvier 2015, quelques semaines après l'échec de l’IPO, a donné un peu plus de temps au trio Clayton, Dubilier & Rice, Ardian et Caisse de dépôt et placement du Québec en assurant le remboursement d’une partie de leur prêt d’actionnaires. Il a également réduit les charges financières de la société. Le coût de la dette a ainsi baissé de plus d’un point à 4,4%. La nouvelle dette est portable, ce qui permettrait un troisième LBO si les portes de la Bourse venaient à rester fermées pour Spie.

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