Soitec accroît sa flexibilité financière en dépit de ses lourdes pertes

Le spécialiste du silicium sur isolant a négocié un prêt à court terme de 54 millions d’euros et allongé ses lignes de crédit bancaire.
Yves-Marc Le Réour

A défaut d’une amélioration tangible sur le plan opérationnel, Soitec est parvenu à renégocier ses conditions de financement auprès de ses partenaires industriels et financiers. Le spécialiste sur silicium sur isolant, qui publiait hier son chiffre d’affaires annuel, a indiqué que sa trésorerie non auditée s'élevait à 23 millions d’euros pour un endettement net anticipé de 167 millions au 31 mars dernier. Il a négocié ce mois-ci avec succès, sous conditions suspensives, un accord engageant avec ses principales parties prenantes et ses banques, «en vue d’un prêt pouvant atteindre 54 millions d’euros et arrivant à maturité en avril 2016».

Sur ce total, son fournisseur japonais et actionnaire historique Shin Etsu Handotai lui prêtera jusqu’à 30 millions. Bpifrance, également actionnaire, s’est engagée à hauteur d’au plus 15 millions d’euros, tandis que le CEA mettra à sa disposition 9 millions d’euros via le fonds stratégique de sa filiale CEA Investissement. L’ institut de recherche CEA-Leti a en outre accepté de reporter un montant de 8 millions d’euros dû par Soitec au titre d’accords de licence et de travaux réalisés pour son compte. Les lignes de crédit bancaire actuelles, totalisant 37,2 millions d’euros, ont d’autre part été restructurées, avec une échéance de remboursement unique en novembre 2019. La finalisation de cet accord et le tirage de ces prêts sont attendus d’ici à la fin du mois de mai.

Au titre de son exercice 2014-2015 clos le 31 mars, le groupe enregistre un recul de 9,8% de son chiffre d’affaires à 222,9 millions d’euros suite au plongeon de 45% des ventes de sa division d’énergie solaire, sa division électronique affichant une progression de 6% de son activité d’un an sur l’autre. Sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d’affaires plonge de 44% à 68,9 millions pour ces mêmes raisons, bien que la division électronique soit «en hausse de 42% en glissement annuel et de 44% par rapport au troisième trimestre».

Au second semestre 2014-2015, la perte opérationnelle courante devrait s’élever à 52,4 millions, contre une perte de 74,4 millions entre avril et septembre 2014. Le groupe, qui a engagé la cession de ses actifs dans le solaire, précise que ce désengagement devrait entraîner une charge exceptionnelle de 145 millions d’euros pour l’exercice clos fin mars 2015. Dans son activité électronique, il table sur des ventes de plaques de 55 millions d’euros environ pour le trimestre en cours.

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