
Snapchat est prêt à entretenir la bulle de valorisation d’internet
Avare en déclarations publiques, Evan Spiegel a mis la «technosphère» en émoi depuis mercredi matin. Lors d’une conférence en Californie réunissant tout le gratin de l’internet américain, le co-fondateur de Snapchat a ouvert la voie à une prochaine introduction en Bourse de l’application d’échange de vidéos. «Nous devons entrer en Bourse, nous prévoyons de le faire», a lancé Evan Spiegel, sans vouloir donner de date sur la réalisation de l’IPO.
A l’image de Twitter en 2013, Snapchat souhaite profiter ainsi de la valorisation accordée aux réseaux sociaux pour lever des fonds et pouvoir tenir la comparaison avec les géants Google, Facebook et Alibaba. Il compte déjà à son capital, Yahoo, Alibaba ou le fonds Kleiner Perkins.
Selon les derniers tours de financement réalisés par Snapchat, la société vaudrait déjà près de 20 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires non divulgué mais estimé au mieux à quelques millions de dollars. En 2013, soit un an après la création de la société, Evan Spiegel avait repoussé les avances de rachat de Facebook. Le réseau social proposait à l’époque 3 milliards de dollars. Snapchat a depuis recruté un ancien banquier de Credit Suisse comme responsable de sa stratégie.
Le succès de Snapchat auprès des utilisateurs ne fait plus de doute. 60% des Américains de 13 à 35 ans détenant un smartphone utilisent Snapchat. Plus de 2 milliards de vidéos sont vues chaque jour via l’application, soit déjà la moitié des vidéos échangées par Facebook, plus âgé de 7 ans, et qui compte pourtant 10 fois plus de membres. Mais pour convaincre les investisseurs de les suivre, Evan Spiegel et son compère Bobby Murphy vont devoir prouver la validité du modèle économique de Snapchat, encore plus alors que Twitter n’a toujours pas financièrement et boursièrement convaincu.
Snapchat a récemment envoyé une présentation de son modèle aux agences de publicité pour les inciter à lancer des campagnes sur son site. Mais la bonne facturation de l’offre, modifiée à plusieurs reprises, reste compliquée à déterminer. Sans compter que les utilisateurs, attirés initialement par la simplicité de la plate-forme, pourraient s’en détourner en cas de publicité surabondante.
La valorisation pourrait paraître excessive pour une application d’échange de vidéos qui s’effacent instantanément après avoir été visionnées par l’utilisateur. Evan Spiegel a d’ailleurs reconnu que le secteur était «surévalué» et qu’une correction n’était pas impossible.
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