SABMiller se trouve au cœur de la concentration du marché de la bière

Le brasseur britannique vient de se faire éconduire par le néerlandais Heineken, mais pourrait faire l’objet d’une offre du numéro un mondial AB InBev
Bruno de Roulhac
SABMiller cherche à grossir pour se prémunir d’une éventuelle OPA. Crédit photo DR
SABMiller cherche à grossir pour se prémunir d’une éventuelle OPA. Crédit photo DR  - 

La concentration du marché de la bière s’intensifie. Alors que le britannique SABMiller vient de se faire éconduire par le néerlandais Heineken, le belge AB InBev pourrait en profiter pour mettre la main sur SABMiller.

Dimanche, Heineken a confirmé avoir été approché par SABMiller. Mais la famille Heineken, qui contrôle un peu plus de 50% de Heineken, a jugé cette proposition «non recevable» et affirmé «son intention de préserver l’héritage et l’identité de Heineken comme groupe indépendant».

Selon les analystes, SABMiller cherche à grossir pour se prémunir d’une éventuelle OPA du numéro un mondial, AB InBev. En 2013, ce dernier a dégagé 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires, contre 34 milliards pour SABMiller et 25 milliards pour Heineken. Un rachat de Heineken permettrait à SABMiller de doubler de taille, avec toutefois des chevauchements «principalement en Europe de l’Est, Italie, Pays-Bas et certaines régions d’Afrique et d’Inde, note SNS Securities. Ces activités pourraient être cédées à AB InBev».

Pour sa part, AB InBev poursuit une politique agressive de croissance externe : 50% du mexicain Grupo Modelo en 2012 pour 20,1 milliards de dollars; 5,8 milliards de dollars pour le sud-coréen Oriental Brewery en janvier 2014. Maintenant, ses principales cibles pourraient être SABMiller, leader sur le marché de la bière en Afrique, et Diageo, très présent en Afrique, estime SNS Securities. «Nous avons été sceptiques à l’idée d’une acquisition de SABMiller par AB InBev, mais ce pourrait être le dernier grand mouvement de consolidation de l’industrie brassicole», note Kepler Cheuvreux. Même si le bureau d’analyse relève la différence de structure, très centralisée chez AB inBev et décentralisée chez SABMiller, et le coût de l’opération, alors que SABMiller «se paye 21 fois ses résultats pour un rendement du cash flow libre de seulement 2%», ajoute Kepler Cheuvreux.

Toutefois, avec plus de 12 milliards de dollars de cash flow libre l’an dernier, AB InBev a les moyens. Il serait en discussions pour financer une offre à 122 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal. Dans la foulée, le titre SABMiller a bondi de 9,82% hier, valorisant le groupe 59 milliards de livres (96 milliards de dollars). AB InBev accroîtrait ainsi son exposition aux marchés porteurs d’Amérique latine, et au continent africain.

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