Orange et Jazztel rôdent autour de l’opérateur espagnol Yoigo

Les deux groupes réfléchissent à une offre sur la filiale locale de Teliasonera, avec l’objectif d’assagir la concurrence
Olivier Pinaud

Après l’Allemagne, la France, les Etats-Unis ou bien encore le Brésil, le mouvement de consolidation dans les télécoms continue de faire tache d’huile. L’opérateur espagnol de télécoms fixes Jazztel a officialisé hier réfléchir au rachat éventuel de Yoigo, filiale du scandinave Teliasonera. Ce dernier juge insuffisants les 7% de parts de marché de sa filiale dans la téléphonie mobile et avait reconnu cet été s’interroger sur sa présence en Espagne.

Dans le communiqué transmis à l’autorité des marchés espagnols, Jazztel précise que les discussions viennent de débuter et qu’elles n’aboutiront pas forcément à une offre. «En appliquant le multiple des fusions-acquisitions dans le secteur, et 8 à 9 fois l’Ebitda, Yoigo serait valorisé entre 440 et 500 millions d’euros», calculent les analystes de Raymond James. Avec le réseau de Yoigo, Jazztel pourrait proposer à ses clients des offres réellement intégrées, mêlant fixe et mobile, ce qu’il ne peut faire actuellement qu’en louant des capacités de téléphonie mobile à ses concurrents.

Jazztel n’est pas le seul à s’intéresser de près à Yoigo. Orange, numéro trois du mobile en Espagne, derrière Telefonica et Vodafone, a récemment reconnu qu’il pourrait regarder le dossier s’il venait à être mis en vente, comme il l’a d’ailleurs déjà fait par le passé sans arriver à convaincre Teliasonera. Le rachat du numéro 4 espagnol du mobile lui permettrait de rattraper une partie de son retard sur Vodafone, occupé actuellement à intégrer le câblo-opérateur Ono. Orange détient 15% du marché de la téléphonie mobile, contre 30% pour Vodafone. En plus des synergies sur les coûts ou les investissements, un rapprochement entre les numéros 3 et 4 contribuerait à assagir une concurrence tarifaire qualifiée de «féroce» par le directeur général de Teliasonera.

Mais, selon les analystes, Orange aurait surtout intérêt à se rapprocher de Jazztel. «La meilleure combinaison possible», selon Raymond James, avec une création de valeur nette de 1,3 milliard d’euros. L’effet sur les prix serait sensible. En s’emparant de Jazztel, principal opérateur mobile virtuel espagnol, JPMorgan estime qu’Orange pourrait accroître de 120 millions d’euros par an ses revenus annuels grâce uniquement à la baisse d’intensité de la concurrence. Jazztel capitalise un peu moins de 2,6 milliards d’euros à la Bourse de Madrid.

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