Motorola Solutions peine à trouver un acquéreur industriel ou financier

Le groupe américain est trop gros pour un fonds de private equity et les industriels doutent de la valeur de ses technologies, selon Bloomberg
Yves-Marc Le Réour

Malgré les efforts entrepris depuis plusieurs mois, Motorola Solutions a jusqu’ici échoué à trouver un repreneur, rapportait hier soir Bloomberg de sources proches du dossier. Le fabricant de talkies-walkies et de systèmes radios, issu de la scission du groupe Motorola en 2011, constitue une cible trop importante pour être racheté par un seul fonds de private equity, estime l’une de ces sources. Malgré une chute de 6,2% de l’action à 62,51 dollars jeudi à New York, l’équipementier télécoms capitalise 13,2 milliards de dollars (12,1 milliards d’euros).

Le groupe basé dans l’Illinois aurait également approché sans plus de succès des investisseurs industriels comme l’américain Honeywell et le britannique Tyco International, mais certains acquéreurs potentiels ont craint que les technologies de Motorola ne deviennent trop rapidement obsolètes pour justifier un prix de rachat aussi élevé. La semaine dernière, un tribunal américain a donné raison à la société Intellectual Venture qui avait attaqué Motorola Solutions pour violation d’un brevet sur une technologie de transmission de messages multimédias. La détermination du montant des dommages et intérêts a été reportée à une date ultérieure.

En cédant voici près d’un an pour près de 3,5 milliards de dollars à Zebra Technologies sa division spécialisée dans la clientèle d’entreprises, qui fabriquait notamment des systèmes de contrôle de codes-barres, Motorola Solutions «a désormais perdu son attrait aux yeux d’Honeywell», juge Shannon O’Callaghan, analyste chez UBS. Le groupe «est susceptible d’intéresser certains opérateurs mobiles désireux de nouer des liens étroits avec un spécialiste des systèmes de communications d’urgence», nuance Keith Housum, analyste chez Northcoast Research. Selon lui, l’option possible d’un rachat d’actions, qui augmenterait la dette, rendrait le groupe encore moins attrayant pour les sociétés de capital-investissement.

Après avoir publié au titre du quatrième trimestre 2014 un résultat net en chute de 41% à 201 millions de dollars, accompagné d’un chiffre d’affaires quasiment inchangé à 1,8 milliard, le groupe a brossé des perspectives peu favorables pour l’exercice en cours, en prévoyant notamment un chiffre d’affaires en repli de 2% d’un an sur l’autre.

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