L’horizon de RWE demeure bouché

Même si l’électricien allemand a atteint ses objectifs en 2014, il ne peut que constater l'évolution structurellement défavorable de son marché
Antoine Landrot

RWE a beau avoir atteint ses objectifs pour 2014, la compagnie d’électricité allemande a souffert et continuera de souffrir en 2015. Ses dirigeants prévoient en effet un recul de son bénéfice net pour la troisième année consécutive. En 2014, le bénéfice net récurrent (qui sert à déterminer le dividende) a reculé de 45%, à 1,28 milliard d’euros. Pour 2015, il anticipe un résultat compris entre 1,1 et 1,3 milliard et un bénéfice d’exploitation compris entre 3,6 et 3,9 milliards (soit au maximum une baisse de 10%).

La rentabilité des centrales électriques est pénalisée par la chute des prix de gros de l’électricité, alimentée par la concurrence des énergies renouvelables. Le chiffre d’affaires de RWE a reculé de 7,5% l’année dernière, atteignant 48,5 milliards d’euros. Peter Terium, le président du directoire, a indiqué qu’entre 35% et 45% des centrales du groupe n’étaient pas rentables actuellement.

«La crise de l’énergie conventionnelle continue, indique Peter Terium dans le communiqué du groupe. Malgré cela, nous allons nous concentrer une fois de plus sur les opportunités de croissance, mais sans perdre de vue le besoin d’adopter une discipline financière stricte». RWE s’est en effet fixé un nouvel objectif de réduction des coûts plus ambitieux. Il veut réaliser deux milliards d’euros d’économies cumulées entre 2015 et 2017, alors que le précédent objectif était de 1,5 milliard à fin 2016. Entre 2012 et 2014, RWE a réalisé 1,4 milliard d’euros d’économies, dont 400 millions l’année dernière, soit 250 millions de plus que prévu initialement.

En outre, l’électricien va tailler dans ses investissements: ceux-ci tomberont à 2,5 ou 3 milliards d’euros en 2015, puis à deux milliards en 2016, contre 3,4 milliards en 2014 – en recul de 14% en 2014. En revanche, RWE maintiendra une politique de distribution de dividendes relativement généreuse: il a confirmé le versement d’un euro par action, comme en 2013. Soit un taux de distribution de 48% du bénéfice net récurrent.

Bien que préférant l'éviter, le groupe n’a pas exclu par principe l’idée d’une scission de ses activités, à l’image de son compatriote et concurrent E.ON (qui publiera ses comptes aujourd’hui) en fin d’année dernière. Il a déjà conclu la vente – contestée par les autorités britanniques – de sa filiale d’hydrocarbures DEA à l’oligarque russe Mikhail Fridman pour 5,1 milliards d’euros. Le marché a sanctionné le titre, qui a perdu 2,92% hier, à 23,7 euros.

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