L’Etat organise la cession des troisièmes enchères sur le haut débit

L’appel d’offres sera lancé en décembre 2015, annonce Matignon. Mais les opérateurs télécoms français pourraient se révéler prudents.
Antoine Landrot

Dans un contexte de restrictions budgétaires, la mise aux enchères des fréquences à très haut débit (700 MHz) sera une source de revenus fondamentale pour l’Etat. Elle est tout aussi stratégique pour les opérateurs télécoms, mais ceux-ci pourraient faire preuve de prudence.

L’attribution de ces fréquences se déroulera en décembre 2015, tandis que leur transfert sera organisé entre le 1er octobre 2017 et le 30 juin 2019, «à l’exception de quelques zones où les opérateurs pourraient les utiliser dès avril 2016», a indiqué hier le cabinet du Premier ministre Manuel Valls. En octobre dernier, le chef de l’Etat François Hollande s’était borné à annoncer que le processus aurait lieu l’année prochaine. Ce dernier sera organisé par l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms.

La «bande des 700 MHz» est aujourd’hui utilisée par les chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT). Elles sont très convoitées par Orange, Bouygues Telecom, SFR (qu’Altice vient d’acquérir auprès de Vivendi) et Free mobile (filiale d’Iliad arrivée sur le marché en 2012). Leur attribution permettra à ces derniers de faire face à la très forte augmentation du trafic et à la nécessité d’améliorer la qualité de leur réseau 4G et de la future norme 5G. «Ce transfert permettra d’intensifier le déploiement de l’internet mobile à très haut débit sur le territoire national», précise Matignon dans son communiqué.

L’opération est importante pour le budget de l’Etat, qui espère en retirer au moins 2,1 milliards d’euros. Cette recette est d’ailleurs déjà inscrite dans le projet de loi de Finances 2015, au titre des crédits pour la Défense – elle en représente 6,7%.

Les deux précédents appels d’offres pour la 4G en 2011 avaient respectivement rapporté 936 millions et 2,64 milliards d’euros. Mais le montant que le gouvernement espère en retirer n’est pas garanti. Il dépend beaucoup de l’appétit des opérateurs. Les fréquences sont très importantes pour leur développement, mais la mise aux enchères tombe mal. Ils sont sortis affaiblis par la guerre des prix déclenchée par l’arrivée de Free.

Le groupe de Xavier Niel est le plus motivé: dernier arrivé sur le marché, il possède 20% des fréquences affectées à la 4G – et encore pas entièrement en direct, mais via un droit d’accès au roaming sur le réseau de SFR pour la bande des 800 MHz. Orange, Bouygues Telecom et SFR n’en ont pas un besoin urgent.

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