Les primes d’acquisition s’envolent dans le secteur pharmaceutique

La course aux traitements prometteurs et l’accès facile au financement de la croissance externe favorisent les offres concurrentes.
Antoine Landrot

La course à la taille dans laquelle se sont lancés les géants de l’industrie pharmaceutique donne lieu à une multiplication de surenchères pour l’acquisition de cibles. Une tendance alimentée par un marché du financement grand ouvert pour les opérations de croissance externe.

Le dernier exemple en date est la bataille pour le contrôle de l’américain Salix Pharmaceuticals. Son compatriote Endo International a lancé mercredi soir une contre-offre à 175 dollars par action, soit environ 11 milliards de dollars (10,4 milliards d’euros), alors que le canadien Valeant Pharmaceuticals avait lancé fin février une OPA amicale sur Salix à 158 dollars par action (soit environ 10 milliards de dollars). L’année dernière, Valeant avait déjà été le candidat malheureux à la reprise d’Allergan (le fabricant du Botox), finalement acquis par Actavis.

La semaine dernière, c’est le laboratoire californien Pharmacyclics qui a trouvé preneur au terme d’un revirement de dernière minute. Alors qu’une partie de la presse annonçait Johnson & Johnson en vainqueur, AbbVie a finalement remporté la mise, grâce à une offre de 21 milliards de dollars sur le spécialiste de l’oncologie.

De peur de se retrouver à l’écart, les grands laboratoires sont entrés dans une course pour acquérir les traitements d’avenir. Alors que l’invasion des génériques exerce une pression sur la rentabilité des médicaments et a fortement entamé les rentes que pouvaient constituer les médicaments «blockbusters», ces batailles ont fait s’envoler les primes d’acquisition – lesquelles, selon Bloomberg, auraient atteint en moyenne entre 60% et 70% ces derniers mois.

Pour emporter Allergan, Actavis a accepté de payer 75% de plus que le cours de la cible en avril 2014, lorsque la saga a débuté. La prime d’AbbVie pour Pharmacyclics atteint 55%, alors même que le groupe reconnait que l’acquisition ne générera pas des bénéfices supplémentaires dans l’immédiat. L’offre d’Endo propose ainsi une prime de 43% par rapport au cours moyen de l’action Salix en janvier, avant que l’intérêt manifesté en premier par Valeant ne fasse grimper le titre.

La prime pourrait encore augmenter en cas de nouvelle contre-offre du Canadien. Selon Dealogic, le britannique Shire sur NPS Pharmaceuticals proposait une prime de 29% à une semaine du lancement de l’opération, celle de Merck sur Cubist Pharmaceuticals de 35% et celle de Roche sur InterMune, 44%.

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