Les occidentaux prennent le secteur pétrolier russe à la gorge

En plus de fermer les financements, les sanctions vont empêcher Rosneft ou Gazprom de poursuivre leurs projets les plus complexes
Olivier Pinaud

Les occidentaux continuent de frapper le cœur de l’économie russe : le pétrole. En fin de semaine dernière, l’Europe puis les Etats-Unis ont annoncé coup sur coup de nouvelles mesures visant à sanctionner l’attitude de la Russie pendant la crise ukrainienne, malgré les avancées diplomatiques. Ce durcissement va considérablement compliquer l’activité des grands groupes d’énergie du pays, Rosneft et Gazprom en tête.

D’une part, leurs sources de financement internationales vont un peu plus se tarir. Les Européens ont privé cinq établissements bancaires russes d’accès à leurs marchés. L’Europe suit ainsi les Etats-Unis qui avaient déjà pris durant l’été des mesures identiques. Les Américains sont cette fois allés plus loin, en portant leur liste à six banques, en visant la plus importante d’entre elles en termes d’actifs, Sberbank. D’autre part, les Etats-Unis ont interdit à leurs groupes de commercer avec cinq groupes d’énergie russes : Gazprom, Gazprom Neft, Lukoil, Surgutneftegas et Rosneft. Un délai de 14 jours a été accordé aux entreprises américaines pour se mettre en conformité avec les sanctions.

Ces mesures « sont élaborées de manière à empêcher ce type d’exploration et de production pétrolière en privant ces sociétés russes des équipements, technologies et services dont elles ont besoin pour fonctionner », a expliqué un officiel américain vendredi. En manque d’équipements et de savoir-faire étranger, Rosneft et Gazprom pourraient ainsi devoir geler leurs activités de forages en eaux profondes ou d’exploration dans l’Arctique qui nécessitent la mise en œuvre de technologies de pointe. Les activités plus classiques, comme le raffinage d’essence, ne seront pas compromises.

Moscou a répondu ce week-end que les groupes étrangers auront du mal à revenir dans le pays par la suite, après ces sanctions. Exxon Mobil, Total ou BP qui ont noué des partenariats avec des groupes russes risquent d’être touchés par ricochet. La Russie a également lancé une première contre-attaque en annonçant que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) serait sollicitée.

En attendant, les compagnies pétrolières devraient se tournent vers la banque centrale pour obtenir des financements voire encore plus vers la Chine, à l’image du contrat de préfinancement de 270 milliards de dollars conclu en 2013 entre Rosneft China National Petroleum Corporation.

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